Conversation 8848 - Feminisme religieux
bojour aux rabbanim,
certaines midrachotes et autres cercles d etudes pour filles me laissent perplexes.je connais en effet certaines filles qui y developpent une relation a la thora assez ''particuliere'',dans le sens ou elle differe enormement du comportement de ''reference'' des generations passees.ces filles etudient pas mal de guemara,pas enormement de nac''h ou de halakhot; certaiens d entre elles cherhchent a organiser des lectures de la torah pour femmes,sujet que vous traitez fort bien dans une autre cheela.je ne considere pas l etude comme l apanage des hommes.la guemara elle meme nous rapporte les cas de femmes erudites et vertueuses;mais elle nous dit aussi que celui qui enseigne la Thora a sa fille est considere COMME SI il lui apprenait ''tifloute''(je vous laisse le soin de traduire ce mot,ca m eclairera surement).
ce genre de relation a la thora est il sain?ou faut il y voir une variante feministe deplacee?
Dirigeant moi-même une Midracha, je considère que priver les jeunes filles aujourd'hui de l'étude de la Tora ne peut que les éloigner de celle-ci.
Le féminisme n'est pas un gros mot, et l'on doit à mon avis donner satisfation aux femmes qui demandent plus de participation à la vie religieuse, là où la Halakah le permet.
Les générations passées avaient effectivement une autre conception de la participation de la femme à la vie publique. Quoi que l'on pense des changements qui se sont opérés au cours des dernières décennies, on ne peut les ignorer.
Chaque question halakhique doit être étudiée séparemment et vous pourrez trouver sur le site des réponses concernant la lecture de la Meguila, le Zimoun et autres.
Il est certains que tout le monde n'est pas mû par la même motivation, et que certaines personnes voient dans dans les revendications féministes une occasion de dénigrer la Halakha. Ceci ne doit pas nous empêcher de satisfaire les aspirations sincères de la majorité des femmes, auxquelles la Halakha ne s'oppose pas, bien au contraire.
Concernant le programme d'étude des midrachote, on y étudie bien plus de Tanakh que dans les yechivote. Il n'y a qu'une midracha en Israel où l'on étudie la Guemara le même nombre d'heures (ou presque) que dans les yechivote.
bonjour aux rabanim,
suite a ma question (8848) et a sa reponse par le Rav Kahn.je ne voulais pas etre offensant.il na jamais ete question pour moi de priver qui que ce soit d un acces plus profond a la Thora.de meme lorsque je parlais de feminisme deplace,ce n etait certes pas dans ''feminisme'' qu il fallait voir un gros mot (cela n a rien de reprehensible en soi)mais justement dans le qualificatif ''deplace'' que j avais pris soin d y accoller.je voulais par la evoquer certains organismes (tres present aux USA et qui on des ramifications en erets).je me suis ainsi retrouve dans une synagogue a Yerouchalaim tvtbb''a (sic!) tout a fait normale au demeurant,(mehitsa,femmes avec la tete couverte et tout et tout)ou ce sont qd meme ces dernieres qui ont donne de la voix pendant toute la tefila(c est simple on entendait qu elles).l office s est termine par un dvar thora-sermon en anglais d un gout des plus douteux.
d ou mon interrogation sur les motivations de certaines femmes et de la maniere dont elles doivent gerer l etude de la thora.que doivent elles etudier en priorite?
au passage pourrais je avoir mon explication pour la phrase de la guemera citee dans ma question (je crois que c est dans Kiddouchine n est ce pas?).
merci pour votre devotion dans votre tache probablement fastidieuse mais o combien necessaire.
vous devriez penser a vous faire declarer ''site d utilite publique''!
encore bravo,
Kol Touv
Nous sommes parfois dérangés par certains phénomènes, sans que nous soyons à même de définir ce qui nous dérange.
Au niveau halakhique, ce que vous décrivez n'est pas dérangeant, et entendre les femmes de l'autre côté da meh'itsa, si on ne les voit pas n'est pas interdit.
Quant au goût douteux, les goûts et les couleurs ne se discutent pas, dit le dicton.
Malgré ces remarques préliminaires, je comprends très bien ce malaise que vous semblez ressentir, et le ressens moi-même parfois. Il m'arrive de me demander si c'est l'amour de D'ieu qui mène les femmes qui demandent une plus grande part à la vie religieuse, ou bien est-ce autre chose. Mais j'essaie aussi de m'interdire de me poser de telles questions, et de voir si ce qu'elles demandent peut se justifier et est en accord avec la Halakha ou non.
Sonder les coeurs et les pensées d'autrui est fortement déconseillé, à mon humble avis.
La guemara que vous citez est en fait une michna dans Massekhet Sota, 3, 4.
Il y a plusieurs explications sur la signification du mot "tifloute", toutes bien entendu péjoratives. On craint que les femmes fassent mauvais usage de ce qu'elles apprennent, ou qu'il est tout simplement inutile de leur enseigner la Tora (le mot tafel, de la même racine se traduit par fade).
Mais j'ai expliqué dans une autre réponse (le titre était peut-être: "les femmes et l'étude de la Tora") pourquoi, même des décisionnaires peu suspects de modernisme écrivaient qu'il était important que les femmes étudient la Tora aujourd'hui.
Concernant 9097,
J'ai entendu de la bouche d'un Roch Yechiva (le Rav ***) que celui qui craint HACHEM ferait mieux de ne pas adopter cette koula (souplesse) qui consiste à autoriser d'écouter des femmes si on ne saurait les voir ou les identifier. Ne conviendrait-il pas mieux de faire assimiler à ces femmes dont la voix l'emporte sur celles des hommes, même si ceux-ci ne peuvent les voir ou les reconnaître, l'aspect "'Houmra" (strict) du sujet?
De plus, un de mes Maîtres, le Rav ***, nous a faits part d'un Heter (permission) du Gaon veGadol ha'Hakham haTsaddik haMefoar Moreinou haRav Ya'acov Ye'hiel Weinberg ZTS"L accordant le droit à une chorale mixte de chanter. Toutefois, toujours selon Rav ***, ce Heter ne doit pas être un apriori pour une chorale froum et un Ben Thora ferait mieux de ne pas écouter une telle chorale.
Chacun est libre de faire les h'oumroth qu'il veut, et personne ne peut l'en empêcher. Par contre aucun Rav n'a le droit de présenter une h'oumra comme étant le Din. Et le Rabbanim que vous citez se sont bien gardé d'affirmer que c'était le Din.
Ce que vous rapportez au nom du Rav Weinberg n'est pas exacte, car il n'a pas autorisé à écouter une chorale mixte, mais à chanter ensemble, ce qui est très différent (en effet, il ne s'agit d'être au spectacle et de voir des femmes chanter, comme vous l'écrivez).
Si vous me permettez; je voudrais faire la remarque suivante: on n'honore pas plus les rabbanim en les affublant des titres dont vous accablez le Rav Weinberg; sans intention aucune, vous les ridiculisez même un peu.
Surtout que le Rav Weinberg lui-même dans une lettre à son ami le professeur Atlas tourne en ridicule l'inflation de titres dont on bombarde les rabbanim.
Bonjour,
Vous expliquez dans votre réponse à la question 9097 « On craint que les femmes fassent mauvais usage de ce qu'elles apprennent, ou qu'il est tout simplement inutile de leur enseigner la Tora (le mot tafel, de la même racine se traduit par fade). »
Ma question est peut-être naïve mais ce que vous avez dit me dérange : pourquoi craint-on un mauvais usage du savoir des femmes plutôt que des hommes ? Les femmes sont-elles par nature plus perverse ou plus enclines à « pécher » ?
Toda rabba
Chalom,
Comme je l'ai écrit, l'étude féminine aujourd'hui est bien considérée par beaucoup de rabbanim.
Il nous est difficile de comprendre aujourd'hui à quoi pensait les rabbanim qui ont expliqué de cette manière l'interdiction faite aux femmes d'étudier la Tora. Ce qui me semble me plus important c'est qu'aujourd'hui, dans beaucoup de milieux ces restrictions ne sont plus de mise.
Et je vous conseillerais donc d'adresser votre question aux rabbins qui continuent de limiter l'étude des femmes.
suite a la 9097, vous dites "entendre les femmes de l'autre côté da meh'itsa, si on ne les voit pas n'est pas interdit" pouvez-vous donnez vos sources?
kol touv
Chalom
Assé Lekha Rav du Rav Haïm David Halévi, tome 1 page 93 et tome 3, page 18.