Conversation 11420 - Les Geants de la parasha bereshit
shalom à tous
A la fin de la parachat Beréchit : 6-4: "les hommes de D. se melaient aux filles de l'homme". Messieur les Rabbanim qui sont les hommes de D.qui donnerent les géant?
Merci de me répondre et toda rabba pour votre site.
Le livre de la Genèse désigne la première créature à avoir mérité le nom d'Homme comme ayant été créée selon le dessein de Dieu (Tselem = l'image que Dieu se fait de cette créature lorsqu'elle aura réalisé le projet de Dieu pour elle) et avec la capacité de réaliser le projet en question (demout = à la ressemblance du projet).
Cet Homme Premier va mettre au monde une première génération d'enfants, Cain et Abel et Cain va tuer Abel. La Thora nous raconte dans un premier temps l'histoire de la civilisation qui se développe dans la descendance de Cain jusqu'à un certain Lemekh dont la Thora nous dit qu'il a pris deux femmes et elle nous rapporte une brève élégie qu'il prononce : "car j'ai tué un homme pour ma blessure et un enfant pour ma meurtrissure".
La Thora laisse alors là l'histoire de la descendance de Cain et nous apprend que l'Homme Premier recommence avec sa femme l'effort d'engendrement de l'identité humaine telle qu'elle est attendue par Dieu et pour la première fois elle nous dit que cet effort aboutit dans la naissance d'un fils. Littéralement : le Fils de l'Homme. Et on nous dit de ce fils qui reçoit le nom de Chet qu'il a été engendré "kidémouto bétsalmo" c'est-à-dire qu'il s'agit d'une naissance équivalente à ce qu'avait été la création de l'Homme par Dieu Lui-même. C'est assez dire, en langage de Thora, que Chet est à la hauteur de ce que Dieu attendait. Et s'il en est ainsi, dans la logique d'une histoire qui concernerait le salut des Justes, l'histoire serait achevée, aboutie.
Pourtant, nous dit la Thora, les engendrements ne s'arrêtent pas à Chet car, lui aussi, va voir naître un fils qui recevra le nom d'Énoche.
Car l'histoire du monde est la recherche de la réussite du projet de Dieu et si l'histoire s'arrête avec Chet, l'humanité issue de Cain est perdue, laissée pour compte, condamnée.
L'histoire des engendrements continue car il va falloir tenter la rédemption de l'humanité de Cain.
En langage de Thora, la descendance d'Adam par Chet né à l'image de Dieu sera appelée : "les fils de Dieu" et la descendance d'Adam par Cain sera appelée : "les fils et les filles de l'homme".
Le problème de celui qui doit être berger de ses frères humains, comme disait Villon, est qu'il doit être suffisamment proche d'eux pour les connaître et les comprendre sinon il ne peut pas s'occuper d'eux, mais il doit aussi être suffisamment séparé d'eux pour ne pas se mélanger à eux et devenir comme eux.
La Thora entreprend alors de nous expliquer ce qui a finit par conduire à la catastrophe du Déluge.
Les fils de Dieu ont rencontré les filles de l'homme, la descendance de Chet a contracté des "mariages mixtes" avec les filles de la lignée de Cain. De ces mariages sont nés des êtres ambigus, étranges. Dans la mythologie grecque est resté le souvenir d'êtres qu'elle appelle "héros" ou "demi-dieux".
Le verset de la Thora auquel vous faites référence nous dit :
Les néfilim sont apparus sur terre en ce temps-là ; et plus tard aussi, lorsque les fils de Dieu s'unissent aux filles de l'homme et qu'elles leur enfantent, ce sont là les héros qui sont de tous temps des hommes de renom.
On a l'habitude de traduire "néfilim" par "géants". Comme par anti-phrase. Car néfel, dont néfilim est le pluriel, signifie littéralement "avorton", de la racine nafal, tomber.
Il y a donc ici une double ligne de référence. Le résultat de ces mariages d'identité produit des êtres qui au regard de la lignée de Chet sont des avortons et au regard de la lignée de Cain, se sont des héros de renom.
Et si la Thora nous a raconté cette histoire, c'est parce que la lignée de Chet remplit en son temps la fnction qui sera celle d'Israël dans la suite de l'histoire. Et il faut que nous sachions ce que sont les enjeux et les risques de la dénaturation de l'identité d'Israël par mélange des lignées.
Aucun racisme, bien sûr, puisque c'est au bénéfice de la tentative de la rédemption des nations humaines que l'histoire d'Israël dure, ce qui a pour conséquence tout ce qu'il endure. Et aussi, bien sûr, parce que nous accueillons en lui faisant fête tout homme et toute femme des nations qui décide de partager la destinée d'Israël, tout en affiramant que cela n'est pas nécessaire à son salut et que sa "part de paradis" est assurée à quiconque agit avec droiture devant Dieu.
Et ce mélange des lignées porte aussi le nom d'assimilation.
Je pense à des hommes comme Freud ou Bergson. Quels géants ! mais par rapport à ce qu'ils auraient pu être s'ils étaient restés d'Israël...
(Suite à 17489) 17106?C'est une de mes questions et elle est affichée en cours... Serait-il possible que ça ne soit que chez moi?
Elle vient...
Lisez l'autre numéro que j'ai renvoyé pendant ce temps.