Conversation 16830 - Naasse venichma
bonjour,
Pourriez-vous m'expliquer le verset "kol acher diber hachem naasse venichma" ? ainsi que le texte du talmud Shabbat 88a associé?
En fait mon problème porte sur l'enseignement et la traduction que l'on tire de ce verset. Habituellement le sens fourni est : la priorité de la mise en pratique des commandements et ensuite la reflexion sur la signification étant repoussé à plus tard. En gros ce serait: nous sommes disposés à pratiquer la loi avant d'en connaître le sens. (traduction habituelle du verset : "tous ce que D' a dit nous ferons et nous comprendrons")
J'ai lu une explication bien différente (tiré du livre "Explorations Talmudiques" de Georges HANSEL) de ce verset. L'enseignement etait : que le terme NAASSE etait compris comme un engagement du peuple à suivre les lois déjà transmises puis et VENICHMA "nous ecouterons" par avance les futurs lois que moshe dira. L'enseignement du verset serait : Nous appliquerons les lois ce que nous connaissons déjà et acceptons par avance ce qui est à venir.
Ma question porte sur l'enseignement du verset exactement. Pourriez-vous m'eclairer? merci par avance et chavoua tov
Et pourquoi le verset ne dirait-il pas exactement les deux choses à la fois ? Rabbi Nahman de Braslav explique qu'il y a une dialectique ascendante entre l'engagement du faire qui sert de terre à un ciel de la compréhension, lequel une fois atteint devient à son tour terre d'un nouveau ciel et nous gravissons ainsi l'échelle qui mène de terres à ciels (*).
Si l'explication n'est pas suffisante, revenez à la charge.
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(*) ne me faites pas un cours de grammaire sur ciel - cieux. j'ai écrit exprès comme ça)
Bonjour Rav,
Commentaire de la question 16830,
Soit, le verset peut dire les deux à la fois, mais ma question était de savoir quel est le sens premier du texte. De plus le texte de Guemera va bien dans le sens inverse de "nous ferons et nous comprendrons" car Rava est tellement concentré dans sa reflexion qu'il s'en oubli. Il cherche à comprendre malgré la difficulté.
A ce moment là, comment un texte peut voiloir dire une chose et son contraire en même temps, on pourrait faire dire aux textes ce que l'on veut (j'espère ne pas blasphémer en disant ça)? merci de votre patience et shavou tov.
Non, on ne peut pas faire dire aux textes ce qu'on veut. Mais on ne peut pas non plus les lire n'importe comment. Personne n'a jamais prétendu que le cas de Rava était une illustration du principe que vous évoquez. L'interpellation dont il fait l'objet doit elle-même être expliquée.
Cela dit, les situations concrètes de la vie ne sont jamais univoques et souvent elles-mêmes contradictoires, comme nous sommes nous-mêmes, nous les hommes, comme le disait notre maîtreManitou zatsal, le lieu de synthèses paradoxales.
Les textes qui nous regardent sous divers angles ne devraient-ils pas refléter cet état de fait, ne serait-ce que pour nous éclairer ?
Faire et puis entendre ne signifie donc pas qu'ayant entendu on ne doive pas réfléchir sur ce qu'on a entendu, mais ne pas conditionner le faire par cette réflexion.
Le texte dit "tout ce que Dieu a dit nous le ferons et nous entendrons". Par conséquent il faut avoir entendu ce que Dieu a déjà dit pour s'engager à le faire et s'engager de plus à faire y compris ce qu'on n'a pas encore entendu.
N'est-ce pas, d'ailleurs, l'état d'esprit des fiançailles ?