Conversation 19062 - La amida de h'ol pendant chabbat

miky
Jeudi 9 septembre 2004 - 23:00

bonjour cher rabanim je voudrais savoir la halaha au sujet de quelqu'un qui fait une amida de hol pendant chabat ?? doit il la refaire( cf berahot21a) mais je n'y trouve pas la reponse a la question

Nathan Schwob
Jeudi 21 octobre 2004 - 23:00

La Guemara de Berachot que vous citez pose la question de savoir s'il faut terminer la Beracha de Hol commencee ou non. Il y a la bas un petit "Dalet" (dans l'edition Vilna), qui vous renvoie en haut de la page a gauche dans "Ein Michpat", ou vous trouverez la reference dans le Choulh'an Arouch (Or.Cha.Chap.268-2).

En ce qui concerne votre question qui est plus large, il faut distinguer entre les differentes prieres de Chabbat (Arvit, Moussaf,...) et prendre en compte a quel moment de la Amida on remarque l'erreur.

En resume succint:
Dans tous les cas de figures on passe court a la priere de Chabbat, sauf dans les cas suivants ou on termine la Beracha de semaine et ensuite on passe a Chabbat:
1) C'est Arvit, Chah'arit ou Minh'a et on a deja dit les mots "ATA H'ONEN" (au moins).
2) C'est Chah'arit et on a dit le mot "ATA" dans l'intention de dire "HONEN" en pensant etre un jour de semaine.

En details:
Si on a dit uniquement le mot "ATA" qui est le debut de "ATA H'ONEN" mais aussi le debut de "ATA KIDACHTA" dans Arvit du vendredi soir ou de "ATA EH'AD" de Minh'a, alors:
Dans Arvit ou dans Mincha on continue suivant la priere de Chabbat.(1)
Dans Chah'arit cela depend de la pensee qu'on a eue:
Si on n'a pense a rien (OiVaVoy!!) et qu'on a continue "ATA" par automatisme, tout en sachant que c'est Chabbat et qu'il faut dire YISMAH', alors on passe a la priere de Chabbat (YISMAH').
Si l'erreur provenait du fait qu'on pensait que c'est jour de semaine, alors on termine la Beracha de "ATA H'ONEN" et ensuite on passe a Chabbat.(2)
Pour Moussaf: on s'arrete court et on passe a la beracha de Moussaf (TIKANTA).(3)

Si on a deja dit plus que cela, quelque soit la Beracha dans laquelle on remarque l'erreur, et a part Moussaf, on termine la Beracha normalement comme un jour de semaine, puis on passe a Chabbat. La raison est que les Berachot intercallaires de la semaine aurait aussi pu etre dite le Chabbat, mais nos sages ont prefere racourcir la Amida pour ne pas que la priere de Chabbat soit trop lourde pour le public (c'est la Guemara que vous citez). (4)
Pour Moussaf: On coupe court et on passe a la beracha de Moussaf (TIKANTA), car la priere de Moussaf n'a rien a voir avec les Berachot intercallaires de la semaine.

Si on est arrive jusqu'aux trois dernieres Berachot de cloture, on s'arrete court et on reprend a Chabbat.

Si on remarque l'erreur apres "YIHYOU LERATZON" (le deuxieme pour ceux qui en disent deux) on reprend la Amida depuis le debut.

Pour Arvit, si on a eu l'intention de se rendre quitte en ecoutant le H'azan dire "BAROUCH...MAGEN AVOT..." (ME'EIN CHEVA), et que le H'azan aussi a eu l'intention de rendre quitte tout celui qui en a besoin, alors on n'a pas
besoin de recommencer toute la Amida. (5)

(1) Pareil dans Moussaf de Roch H'odech qui commence par "ATA YAZARTA". H'aye Adam Chap.28.
Le principe general est le suivant: si on a commence la beracha de la semaine il faut la terminer. Mais les decisionnaires discutent sur le point de savoir comment definir le fait d'avoir commence. Il est admis que si on a dit "ATA HONEN" , cela s'appelle avoir commence. Mais si on n'a dit que le mot "ATA" qui se trouve aussi le Chabbat, pour les uns il suffit d'avoir entamer ce mot avec la pensee qu'on est en semaine, pour d'autre, c'est la pensee de dire la priere de semaine qui compte, les troisiemes rajoutent qu'il faut aussi que cela se remarque exterieurement et pas seulement dans la pensee, c-a-d qu'on ait dit des mots differents de ceux de Chabbat.
(2) Rabbi Yossef Karo (dit le Meh'aber) dans le Ch.Ar. Or.Cha. 268-3 ne fait pas la distinction entre les differentes prieres. Les decisionnaires ulterieurs n'ont pas retenu son avis. Voir Michna Broura, Kitzour Ch.Ar.Chap 76-17, Mekor H'ayim Tome3 Chap.113-8&9, Rav O. Yossef Yalkut Yossef Chabbat 1(4), Rav Mordechay Eliyahou d'apres le Ben Ich H'ay.
Pour ce dernier, dans son Sidour: la distinction est entre l'automatisme et l'intention de dire "ATA H'ONEYN". Idem dans le H'aye Adam.
Dans le Ben Ich H'ay 2eme annee Toledot, il requiert les deux conditions.
(3) Rav Mordechay Eliyahou, rajoute dans le Sidour, d'apres le Ben Ich H'ay: Moussaf comme Chah'arit pour le mot "ATA".
(4) Kitzour Ch.Ar.Chap 76-16.
(5) A priori il vaut mieux recommencer, vu qu'on ne peut pas toujours savoir a quoi pense le H'azan.