Conversation 31106 - Fatiguée d'Israël et de l'Iran

ellle
Jeudi 11 mai 2006 - 23:00

bonjour,

je n ai pas de question a poser mais plutot le besoin d entendre l avis d un rav sur un sujet qui me preoccupe: Israel.
en effet, quand j ai fait mon alya il y a trois ans, j etais euphorique a l idee d apprendre l hebreu, motivee a remotiver le moral des israel, forte malgre les menaces d attentats etc..
aujourd hui, je suis mariee a un israelien et je ne pense evidemment pas quitter le pays mais, je suis fatiguee.
fatiguee des menaces palestiniennes et iraniennes, fatiguee de nos propres politiques qui ont permis le "retrait" du goush katif et qui ne se preoccupe pas de nous juifs israeliens, fatiguees des gauchistes haineux envers nous les mitnahalim, fatiguee d etre payee 18 shekels de l heure parce que les entreprises savent qu elles peuvent recruter le premier a se presenter, fatiguee de voir nos personnes agees vivrent dans des conditions terribles etc...
j aime mon pays, j ai toujours des frissons en chantant et entendant l atikva, j aime voir des enfants avec des kippot mais parfois je pense a mes futurs enfants et j ai peur.
un jour, j ai demande a mon mari si la menace iranienne devenait plus qu une menace, est ce que nous quitterions le pays. il m a repondu que si les juifs sont en danger en israel, alors ils le sont et le seront encore plus ailleurs. sans doute a t il raison.

qu est ce que je peux faire pour m apaiser? est ce cela notre destin, ressentir une epee de damocles sur nos tetes?

shabbat shalom

Dr Michael Ben Admon
Mercredi 17 mai 2006 - 14:05

Shalom,

Vos propos et les sentiments qui les sous-tendent sont partages par beaucoup d'israeliens qui pensaient que l'etat d'Israel pourrait enfin concretiser le reve sioniste: la normalisation. Vivre a un rythme ou les faits divers ne sont pas harassants, vouloir un gouvernement et une economie stable, arriver a une solution equitable avec le monde arabe qui nous entoure - en gros, vivre normalement. Et voila que de nouveaux chismes partagent la societe israelienne, que le niveau de vie minimal est a meriter a la sueur de son front, que nos voisins ne s'habituent pas aux couleurs bleu-blanc.
Est-une fatalite ou alors pouvons-nous esperer mieux sans tomber dans l'utopie ou sans evoquer des arguments d'ordre apocalyptique comme:'le Mashia'h viendra et tout s'arrangera' ?
Certains liront l'histoire avec des lunettes roses et diront que le peuple juif n'a jamais connu une periode si positive dans toute son histoire - un etat, une armee, une culture renaissante, l'etude la Torah partout.... et ils n'ont pas tort.
D'autres parleront sur un ton alarmiste des menaces qui pesent sur le peuple juif, son etat et sa spiritualite, sur les desastres culturels de la globalisation en terre sainte...et ils n'ont pas tort non plus.
La difficulte au quotidien, les problemes politiques et economiques, tout ceci n'est pas inherent au peuple juif. La souffrance ou plutot l'essouflement n'est pas une fatalite. On peut et devons esperer mieux pour le lendemain. D'un autre cote, ce sentiment peut renforcer l'idee que l'histoire juive se fait - certes sur notre dos des fois - mais on a la chance unique de participer a ce grand projet, d'y faire participer nos enfants et d'y engager notre posterite. Vivre en Israel aujourd'hui, c'est vivre activement l'histoire juive et non pas uniquement la subire.
Ces quelques idees ne sont pas des consolations mais essaient de situer de nouveau le sort etrange et assez inattentu de ce peuple inoui qu'est le peuple juif.