Conversation 31148 - Souffrance

sarinette
Samedi 13 mai 2006 - 23:00

Bonjour,

J'aimerais savoir quel est le sens de la souffrance dans la torah?
Merci,
Cordialement,

Jacques Kohn z''l
Mardi 16 octobre 2007 - 02:20

Le problème du sens de la souffrance est celui de la théodicée : Pourquoi le juste souffre-t-il et le méchant vit-il dans l’aisance ?

Nombreux sont ceux qui, dans la Bible, se sont penchés sur cette question (Jérémie, ‘Habaqouq et surtout Job), mais sans lui apporter de réponse, laquelle est dans les mains de Hachem.

babaz
Jeudi 5 mars 2009 - 23:00

Bonjour,

Face à des séquestrations d'enfants, n'entrant pas, a priori, dans le cadre du "sacrifice expiatoire" (l'enfant en question n'en est pas tout à fait mort...), celui que nous implorons quotidiennement, dans nos prières, demeure, aujourd'hui encore, impassible.

http://www.ladepeche.fr/article/2009/03/06/569223-Millau-7-ans-de-malhe…

Dèrs lors, comment des hommes libres - ce que nous sommes - peuvent-ils oser prier, concédant ainsi leur espoir d'influencer celui qui, face à de véritables malheurs, semble rester implacablement silencieux ?

Merci

Jacques Kohn z''l
Vendredi 6 mars 2009 - 06:08

Veuillez vous reporter à la réponse que j’ai donnée le 16 octobre 2007 à la question N° 31148.

anna2
Samedi 7 mars 2009 - 23:00

Pour les questions 31148 et 46167

UN ÉTRANGE SILENCE

À l'opposé des symphonies grandioses du temps pascal, la Méguila d'Esther, dont la lecture publique marque Pourim, est traversée d'un étrange silence. La Méguila est l'un des livres de la Torah. De tous les livres de la Torah, c'est le seul dans lequel pas une seule fois n'est mentionné le nom de D.ieu !

Quel est le sens de cette absence ? D.ieu, à D.ieu ne plaise, serait-il absent de la Méguila, ignorerait-Il donc que Morde'haï le Juste et tous les enfants d'Israël sont menacés d'anéantissement ?

Pourtant, à qui sait vaincre, un instant, le poids des choses, et des mots usés et des images martelées, réapparaît la nouveauté, toujours indicible, de la Création. Et dans ce mouvement, la Présence par laquelle il y a un monde et non pas plutôt rien, par laquelle il y a un soir et il y a un matin. Par laquelle tout est miracle, jusque dans les intervalles du texte d'où le Nom est absent.

Source :
http://www.loubavitch.fr/pages/fetes/pourim/depessahapourim.asp

Emmanuel Bloch
Lundi 9 mars 2009 - 03:19

Merci.

babaz
Dimanche 15 mars 2009 - 23:00

46167

Il s'agit pourtant d'une difficulté majeure dont la seule constatation me paraît insuffisante.

Pourquoi ne pas relativiser l'emprise absolue de celui que l'on interpelle ici ? Le concept de "Hachagah pratite", que j'ai cru inhérent au judaïsme, doit-il malgré tout être pondéré ?

Merci

"Oh! je fus comme fou dans le premier moment,
Hélas! et je pleurai trois jours amèrement.
Vous tous à qui Dieu prit votre chère espérance,
Pères, mères, dont l'âme a souffert ma souffrance,
Tout ce que j'éprouvais, l'avez-vous éprouvé?
Je voulais me briser le front sur le pavé;
Puis je me révoltais, et, par moments, terrible,
Je fixais mes regards sur cette chose horrible,
Et je n'y croyais pas, et je m'écriais : Non!
-- Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom
Qui font que dans le coeur le désespoir se lève? --
Il me semblait que tout n'était qu'un affreux rêve,
Qu'elle ne pouvait pas m'avoir ainsi quitté,
Que je l'entendais rire en la chambre à côté,
Que c'était impossible enfin qu'elle fût morte,
Et que j'allais la voir entrer par cette porte!

Oh! que de fois j'ai dit : Silence! elle a parlé!
Tenez! voici le bruit de sa main sur la clé!
Attendez! elle vient! laissez-moi, que j'écoute!
Car elle est quelque part dans la maison sans doute!

Jersey, Marine-Terrace, 4 septembre 1852.

Les Contemplations, V.H."

Jacques Kohn z''l
Lundi 16 mars 2009 - 09:55

La souffrance que le poète exprime ici est celle d’un père qui pleure sa fille. On sait que la mort de sa fille Léopoldine a fait vaciller la foi de Victor Hugo.

De la même façon, celui qui exprime sa douleur après un événement tragique se doit, selon nos sources, d’en interroger les raisons, mais sans chercher à les éclaircir.

Ce que l’on appelle la השגחה פרטית ne contredit pas cette douleur. La théodicée, appelée parfois le « scandale du monde », reste un mystère, et seul Hachem sait pourquoi les justes souffrent, tandis que les méchants prospèrent