Conversation 42488 - « Prière dite en vain »
Shalom,
Je suis très étonné de l'idée de tefilat chav (une prière dite en vain?).
On m'a dit que si un homme arrive dans sa ville et qu'il entend un cri, il ne peut plus prier pour que ce ne soit pas quelqu'un de sa famille (ce serait une guemara). On m'a dit que c'était parce que la métsiout était déjà déterminée alors c'est trop tard.
Pourtant, tant que l'individu concerné - celui qui prie - ne connait pas la metsiout, pourquoi dire que prier ainsi est demander des nissim ?
D'ailleurs n'est-ce pas là une forme de tefila qui reste acceptable dans des cas de oness (force majeure) ?
J'ai du mal à comprendre l'avis des hakhamim. Sont-ils unanimes ? N'est ce pas réducteur pour Hachem qui est Tout Puissant et peut "jouer" avec les réalités, modulables selon chacun ?
Merci
La définition de la « prière dite en vain » est donnée par une Michna (Berakhoth 9, 3) : Une « prière dite en vain » est celle qui s’applique à un événement qui a déjà eu lieu. Comme l’indique rabbi Ovadia mi-Bartenoura dans son commentaire (ad loc.), « ce qui a été l’a été ».
Le cas de l’enfant dont sa femme est enceinte et dont on prie Hachem pour qu’il soit un garçon en est un exemple, mais uniquement passé quarante jours de grossesse. C’est en effet le quarantième jours de la grossesse que le sexe d’un fœtus est définitivement fixé (Berakhoth 60a).
On peut cependant, ajoute la Guemara, prier jusqu’à trois mois pour que l’enfant ne soit pas contrefait, jusqu’à six mois pour que la femme ne fasse pas de fausse-couche, et jusqu’à neuf mois pour que l’accouchement se passe normalement.
Un autre exemple rapporté dans la même Michna est celui du cri entendu par quelqu’un qui arrive dans sa ville et qui prie pour que les victimes ne soient pas des membres de sa famille. Là aussi « ce qui a été l’a été » et, si l’on peut dire, « les jeux sont faits ».
42488
D'accord mais, d'un certain point de vue, il n'y a de seule réalité que sa propre réalité. Hachem n'est pas soumis au temps et Il peut évidemment rétroagir si cela ne lui demande pas de trop se dévoiler. Donc tant que je ne sais pas si - par exemple - les gens que je vois accidenté sur l'autoroute has véshalom ont été grièvement blessé, je peux prier pour qu'il ne leur soit rien arrivé de grave.
Tant que je ne demande pas à Hachem de changer ce qui m'a déjà été dévoilé dans ma réalité, je ne vois pas pourquoi cela poserait problème de changer des éléments dont j'ignore l'existence puisque, finalement, cela ne demande aucun dévoilement de Sa puissance.
Difficile de comprendre cette limitation dans la prière : on est bien loin d'un cas où on demande à Hachem de changer la metsiout qui m'est déjà dévoilé, qui est sans conteste un miracle.
Chavoua tov
Peut-être convient-il ici d’introduire ici une nuance entre « prière » et « espoir ».