Conversation 4321 - La faute a qui?
shalom!j ai enormement de difficulte a accepter ceratines explications de rabaanim en ce qui concerne les morts dans les attentats...je suis d accord avec le fait que tout le am israel doit tirer des lecons de ce qui nous arrive,mais de la a parler de punition,de la a dire que des jeunes sont morts parce qu ils netaient pas religieux??je trouve cela tres difficle a concevoir et le probleme c est que lorsqu un grand rav parle,il a beaucoup d influence et de credit.comment se comporter face a ce genre de raisonnement?
merci davance!
Le Talmud (1) dit explicitement : "eyn mita belo 'heth véeyn yissourim belo 'avonn", point de mort si point de fautes ni souffrances sans infraction.
Le problème que vous soulevez ne concerne pas seulement les morts dans les attentats, mais aussi les accidents, les maladies et même la vieillesse. Le Créateur des Mondes souhaitait que ses créatures échappent à la mort et avait mis l'homme en garde. Mais celui-ci a failli et la mort a fait irruption dans le monde. Et jusqu'au jour où enfin elle sera vaincu, c'est notre sort commun de lui être soumis, du pire criminel au plus juste des justes.
Cela dit, quand le malheur frappe, nous sommes tous comme étonnés chaque fois comme si c'était la première fois – puisse-t-elle être la dernière !
C'est pourquoi nous disons Baroukh Dayan Haemeth, car Il est juge de vérité et cette vérité Lui la connaît et ce n'est pas nous qui sommes juges, surtout pas de la sentence d'autrui. Tout au plus pouvons-nous mesurer notre propre conduite et tenter chaque fois de remettre de l'ordre dans nos vies.
Explications, justifications et exhortations... oui, bien sûr, elles ne manquent pas et elles sont toutes insuffisantes et fort peu consolantes.
Comment se comporter face à ce genre de raisonnement ? S'il y a une recette, je ne la connais pas. Tout dépend de qui on a en face de soi. Et aussi de qui on est soi-même.
Mais en tout cas, pour nous qui croyons à la fois en Sa justice et en Sa bonté, qui savons que la mort n'est pas la pire des choses puisqu'elle sera vaincue et que les morts revivront et que Dieu Lui-même effacera les larmes de sur tous les visages, pour nous, tous ceux qui ont péri dans ces attentats monstrueux nous les appelons en hébreu "qédochim", saints, et nous savons aussi que, comme les cellules mortes des arbres qui durcissent leur écorce, c'est grâce à eux que nous restons debout.
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(1) Shabbat 55/a
shalom, si je peus me permettre de m'impliquer dans la question de "jeru",On m'as toujours appris de petit a la yeshiva que Hachem ne puni pas , il ne nous as pas mis au monde pour nous frapper "gratuitement".
seulement ce qui nous arrivent, ne sont que la consequence de nos actes .
Pour imager ; disont que si vous essayer de traverser une autoroute la nuit les yeux bander ,avec des voitures qui roulent a 100 a l'heures ,
votre "accident" sera la concequence de votre actes et non une punition divine. C'est exactement ce qui se passe pour nous quand nous faisont des "fautes" .Mais je peus me tromper ,le rav Elyakim ,pourrait -il m'eclairer ?
Respectueusement
Il est tout à fait exact que Hachem ne nous punit pas gratuitement. Il est exact aussi que ce qui nous arrive est "mida kénegged mida", c'est-à-dire exactement mesuré à l'aune de nos actes. Mais malgré tout, l'exemple que vous donnez l'illustre a contrario, ce n'est pas toujours évident. Et ce n'est pas simple.
La sévérité de la tradition à l'égard des "amis" de Job qui tiennent à toute force lui faire admettre qu'il est coupable de quelque chose – ils représentent la bonne conscience de la religiosité hautaine imbue d'elle-même – en témoigne. Job se sait innocent de toute faute. Maïmonide (1) explique que la Bible a dit que Job était "juste" mais qu'elle n'a pas dit qu'il était "hakham", c'est-à-dire capable de comprendre ce qui lui arrive. C'est ce que Dieu lui fera pressentir dans sa longue intervention à la fin du livre. Job sera consolé, non parce qu'il aura compris, mais parce qu'il aura acquis le certitude que Dieu n'est pas indifférent, puisqu'il lui a parlé.
C'est pourquoi nous avons le droit – sinon le devoir, par piété –, de mettre sur le compte de nos fautes ce qui nous arrive à nous, mais nous devons nous garder d'expliquer ainsi ce qui arrive à autrui.
La première michna du cinquième chapitre des Pirqé Avoth rappelle que bien qu'il aurait pu créer le monde par une seule parole, c'est en dix paroles que Dieu a créé le monde. Et cela signifie que l'homme apparaîtra dans un monde qui a déjà une histoire. Nous naissons dans un monde dont l'histoire antérieure complique notre propre histoire, un monde jonché des débris et des échecs des générations passées et c'est à la rédemption de ce monde tel qu'il est que nous sommes appelés.
Rav Askénazi (Manitou) disait qu'accepter cela était sans doute la définition la plus authentique de la piété. Le "quelqu'un" que nous sommes, chacun, n'est pas un être isolé. Nous appartenons à une lignée qui depuis le premier homme arrive jusqu'à nous et nous portons la charge et la responsabilité non seulement de nous-mêmes mais, à chaque point de l'histoire, de toute notre lignée qui vit en nous. Cette histoire, qui est nôtre, Dieu la connaît. Nous aussi, avant la naissance. Mais pour que notre pleine liberté soit préservée, à la naissance, on nous la fait oublier.
Ce que nous pouvons savoir, c'est que la Thora et les mitzvoth nous permettent de n'être pas désemparés, désarmés, face à la tâche qui nous incombe. Elles nous garantissent aussi que Dieu n'est pas indifférent, puisse qu'Il nous juge.
Lui-même. C'est dire aussi l'importance que nous avons à Ses yeux. Les Pirqé Avoth – c'est un texte capital qu'il faut étudier assidûment – disent (2) : "devant qui es-tu appelé à rendre des comptes ? Devant le Roi des rois des rois, le Saint-béni-soit-Il !" Ce n'est pas seulement pour nous remplir d'effroi devant une majesté qui nous écrase. C'est surtout pour nous rassurer quant à notre propre dignité, puisque c'est le Maître des Mondes en personne qui se préoccupe de notre destinée, avec justice et compassion.
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(1) Guide des égarés III, 22.
(2) Pirqé Avoth 3, 1.