Conversation 45239 - amis mecreants, m'entendez-vous ?

cacal
Dimanche 28 décembre 2008 - 23:00

Bonsoir,
Une question urgente svp:
Vous êtes d'accord que la solidarité dans les choses matérielles de ce bas monde est importante et même parfois vitale!Il faudrait par exemple un sacré culot pour regarder mon entourage débarrasser la table et moi ne rien faire,ne pas participer!etc...
n'en est-il pas de même dans le spirituel,al a'hat cama vécama?
si un membre de la famille ou de la confrérie ,ne fait rien pratiquement en spirituel,ni tefiline,ni tefila,ni bra'ha d'avant,ni bra'ha d'après,...ni Chabat! ni fêtes!ni étude! alors quoi?que du matériel? Col israel harevim zé lazé ça marche jusqu'à quand?jusqu'à où?
est-il permis de faire entendre ces choses là ?(présentées gentiment et pour la bonne cause biensûr),aux oreilles des personnes concernées?sinon à quand la reconnaissance de Notre Créateur?jusqu'à quand laisser l'ignorance apparente?

Emmanuel Bloch
Dimanche 4 janvier 2009 - 02:31

Chalom,

A mon sens, il faut surtout savoir faire preuve de diplomatie - rien de plus agacant que d'entendre son ami, plein d'une ardeur religieuse fraichement acquise et qui se prend desormais pour un rabbin, vous faire des remarques sur la longueur de vos tsitsith. Donc, a vous de savoir : si vous etes en position de faire comprendre a quelqu'un que son comportement laisse a desirer du point de vue de la Torah, et que les chances que vous soyez entendu et compris sont bonnes, allez-y. Sinon, il vaut mieux s'abstenir, vous risquez de faire plus de mal que de bien.

cacal
Samedi 3 janvier 2009 - 23:00

Bonjour,
suite à la 45239,je me pose la question de savoir pourquoi ne pas dire les choses plus directement?N'est-il pas écrit dans la michna broura que pour une chose minhatora,il faut le dire tandis que pour une injonction de nos Sages,il faut le dire si on pense qu'on sera écouté?
J'ai pensé aussi que s'il s'agit d'éviter que la personne soit "mézid" au lieu de rester "chogueg",aré,n'est il pas écrit que pour être "mézid",il faut toutes les conditions réunies et détaillées,à savoir se présenter face au fauteur avec 2 témoins en lui disant explicitement et dans les détails de la chose, que s'il continue à cette pratique de pécheur,il encours telle
sanction..?!
Alors,ne vaut-il mieux pas tenter de dire les choses,le risque de mézid étant pratiquement inexistant,et l'enjeu de Taille et comment! le développement de la Tora et surtout la Rédemption!?
N'est-il pas dit que le fauteur pèche et entraine tout "le bâteau" avec lui ,qui peut être sa famille ou son entourage?! N'est-il pas vrai que le pécheur ne fait pas du bien à son proche disparu s'il continue dans cette
conduite? N'a-t-on pas entendu que ça a marché quelquefois par le passé lorsqu'on a "bousté" le fauteur? et lui même de reconnaitre et regretter après coup de ne pas avoir pratiqué plus tôt!
Pourquoi attendre,le temps passe -t-il en notre faveur?ne reste-il pas que 240 ans au maximum avant la fin du cycle prévu par D.?

Emmanuel Bloch
Mercredi 21 janvier 2009 - 00:53

Bonjour,

Merci d'avoir precise votre question.

Pour la question du fauteur intentionnel / par inadvertence, vous confondez les conditions pour punir une infraction au tribunal rabbinique (il faut effectivement deux temoins) avec notre situation, qui est differente : du moment qu'une personne a conscience de commettre un acte interdit, la faute est beaucoup plus grave aux yeux de la halakha.

C'est effectivement cette idee qui sous-tend le principe de "Moutav She-yiyhou Chogegin...", il vaut mieux les laisser fauter par inadvertence qu'intentionnellement - si donc la reprimande n'aura a priori pas d'effet positif, mieux vaut s'abstenir.

Quant aux consequences des fautes commises par des Juifs non-religieux, mieux vaut laisser D.ieu faire Ses comptes tout seul. Nous ne savons pas pas comment Il les considere.

cacal
Mardi 20 janvier 2009 - 23:00

Bonjour,
je me suis mal exprimé je crois dans la 45306;je voulais dire qu'aujourd'hui si quelqu'un est conscient de commettre un acte interdit donc mézid,pour que ce mézid soit en bonne et due forme un vrai mézid,on se réfèrerait donc aux fameux 2 témoins qui préciseraient au fauteur, si tu continues à faire cela dans telles et telles conditions tu encours telle et telle peine... sans quoi le fauteur est un fauteur conscient mais pas condamnable puisqu'on se réfère toujours au beth hamikdach bien qu'absent momentanément(békarov haguéoula)?
Quand vous dites "Moutav che-yiyhou choguegin..." la suite est "chyihéyou mézidim".Mais pour être pleinement considéré comme mézid,il faut les conditions de condamnation énumérées plus haut? est-ce que je me trompe? merci kevod harabanim pour vos précisions sur ce sujet important.

Emmanuel Bloch
Dimanche 25 janvier 2009 - 01:54

Bonjour Cacal,

Je crois qu'il y a en realite deux sortes de fauteurs intentionnels (mezid).

1. Il y a celui dont vous parlez, qui est celui qu'on juge au tribunal. Pour etre condamne devant un beit din pour avoir fait une faute volontaire, par exemple pour avoir transgresse chabbat, il faut effectivement que le fautif ait ete averti par deux temoins qualifies, peu de temps avant sa faute, du fait que l'action est interdite et punissable. Il existe encore d'autres conditions a remplir. Faute de tout cela, le coupable n'est pas juge pour trangression intentionnelle.

Je precise qu'aucun tribunal rabbinique n'est habilite de nos jours a deliberer de ce genre de cas.

2. Mais une personne qui fait une faute volontairement, c'est-a-dire en pleine conscience du fait que la Torah interdit son action, commet neanmoins une faute grave. Sa faute est en tout cas plus grave que celle du pecheur par inadvertence. On se place ici, meme si je n'aime pas l'expression, en quelque sorte "du point de vue de D.ieu".

De meme, une faute par rebellion (lehachiss) sera plus grave qu'une faute par tentation. C'est dans ce cadre que s'applique le principe "Moutav ..." evoque dans mes precentes reponses - mieux vaut laisser un homme fauter par inadvertence lorsqu'un avertissement n'empecherait pas sa faute, mais au contraire le transformerait en pecheur intentionnel.