Conversation 47276 - Tu ne convoiteras pas

alexis346
Dimanche 24 mai 2009 - 23:00

Bonjour,
J'ai rencontré un juif pour lui vendre ma voiture. Celui-ci a marchandé ma voiture pendant près d'une heure. A la fin j'ai refusé de baisser le prix et j'ai donc refusé la vente. Je me suis demandé si on pouvait parlé de convoitise au sens de la torah. Est-ce le cas?
Merci par avance de votre réponse.

Jacques Kohn z''l
Mardi 26 mai 2009 - 06:33

Il ne faut pas confondre convoitise et appât de richesses. L’appât de richesses est un désir positif et estimable, car c’est lui qui incite les gens à produire et à acquérir des biens et des valeurs. Il introduit dans son sillage progrès et prospérité.

Rambam a codifié le statut légal de ces pensées dans la mesure où l’économie et les affaires sont concernées : « Celui qui convoite un bien et qui exerce toutes sortes de pressions sur son propriétaire pour qu’il le lui vende, même au prix du marché, n’encourt aucune punition puisqu’il n’a rien fait d’illégal, mais il doit, pour obtenir son pardon, apporter un sacrifice » (Hilkhoth guezèla ve-avèda 1, 9 à 11). Mais comment se manifestent ces pensées, alors que personne ne peut les deviner ? Le Rambam répond en citant l’histoire de Navoth et de son vignoble (I Rois 21, 1 et suivants). Navoth possédait un vignoble contigu au palais du roi Achab à Jezréel, et celui-ci le convoitait. Mais il eut beau exercer des pressions sur son voisin pour qu’il lui vende son terrain ou qu’il l’échange contre un autre de meilleure qualité, il se heurta à un refus obstiné.

Sa femme, la reine païenne Jézabel, s’employa alors à lui obtenir le terrain si ardemment désiré, et à le guérir de sa frustration. Elle trama contre Navoth un procès de blasphème en citant des témoins soudoyés à cet effet. Déclaré coupable, celui-ci fut condamné à mort, et ses biens, et notamment son vignoble, furent confisqués au profit du roi. Mais quand celui-ci voulut prendre possession de la vigne tant convoitée, il fut abordé par le prophète Elie qui l’interpella en ces termes : « As-tu tué, et aussi pris possession ? » En d’autres termes, d’abord la convoitise, puis les pressions exercées sur le propriétaire pour s’approprier son bien, et si elles restent inefficaces, le meurtre…

Il est par conséquent évident que dans une transaction commerciale normale, quand bien même elle consiste en un marchandage et aboutit à un échec, il ne saurait être question d’une convoitise.

mendy
Mardi 26 mai 2009 - 23:00

47276
Je me permets de preciser que le issour de ne pas convoiter,est pour un objet qui n'est pas a vendre, un objet appartenant a autrui.
Ici on parle d'un objet qui est a la vente, je ne le convoite donc pas, il est a vendre. Il n'est nullement defendu de marchander.

Jacques Kohn z''l
Mercredi 27 mai 2009 - 03:20

Je vous remercie de ces précisions.