Conversation 4830 - Le paradis

Le fait de ne pas y croire ne l'empêche pas d'exister.
Le fait d'y croire ne suffit pas pour y aller...
Et s'il y a une source, ça prouve quoi ? Que nos maîtres y croyaient et nous en ont parlé.

La question véritable, c'est qui suis-je ? Qui est cet être mystérieux qui peut dire "Je" ? Est-ce qu'il se réduit à cet être dont la précaire existence dépend du pain qu'il mange ? Cet être qui dort (et rêve, parfois, qu'il est réveillé...), qui partage aussi avec les animaux les fonctions d'excrétion et les senteurs moins que nobles qu'elles dégagent ?

Ou cet être qui peut croire ou ne pas croire. Ou cet être qu'habite tout au long de sa vie la certitude que la mort, c'est celle des autres, car la vie est incompatible avec l'idée de sa propre fin. Cet être capable des aspirations les plus hautes et dont la grandeur réside dans son pouvoir d'être humble lors même qu'il accède aux honneurs les plus dignes.

Cet être qui peut dire "Je", ce "Je" qui m'habite et que mon corps abrite, habille de sa peau, de sa chair et de son sang, ne sais-je pas, en toute simplicité, que lui n'est pas mortel si son corps peut l'être ?

De toutes les sources possibles, je n'en indiquerai qu'une, Genèse 2:7 : "Le Seigneur Dieu forma l'homme à partir du terreau fertile du sol ; Il insuffla en ses narines une âme de vie et l'homme fut donné à devenir personne vivante". Personne authentiquement vivante, sujet de sa propre histoire et de son propre devenir, riche de toutes les potentialités auxquelles elle aura su, au cours de sa terrestre existence, donner réalité - à jamais.