Conversation 52210 - Le sommeil est un soixantième de la mort

mikaelv2
Samedi 22 mai 2010 - 23:00

Chalom Kvod haRav,
On dit que le sommeil est un soixantième de la mort. On dit également qu'en faisant bikour holim (visite aux malades), on rend au malade un soixantième de sa sante.
Le sommeil, la mort, et la sante, n'étant a priori pas quantifiables, je me suis dis que cet enseignement renferme sans doute un message plus profond. A part le message brut qui transparait, c'est a dire "le sommeil est une petite mort" (ce qui d'ailleurs reste a élucider) et "rendre visite aux malades leur fait du bien", je me demandais ce que la proportion 1/60 vient nous enseigner. Je sais que rien n'es du au hasard dans notre massoret, ainsi, j'attend avec impatience que vous m'éclairiez sur la question.
Merci!

Jacques Kohn z''l
Dimanche 23 mai 2010 - 09:30

« Le feu est un soixantième du gueihinnom, le miel est un soixantième de la manne, le Chabbath est un soixantième du monde à venir (עולם הבא), le sommeil est un soixantième de la mort, et le rêve est un soixantième de la prophétie » (Berakhoth 57b).

J’incline à penser que cette notion de « soixantième » n’est pas étrangère au concept de ביטול בששים selon lequel une faible dose, inférieure à un soixantième, d’un produit donné est sans effet sur la cacherouth d’une plus grande quantité.

Peut-être peut-on dire, de la même manière, que le feu, par exemple, représente une partie anodine du gueihinnom, et que le Chabbath constitue un avant-goût du monde à venir, expression que l’on retrouve dans
מעין עולם הבא (voir notamment Otsar ha-Midrachim [Eisenstein] 439 s.v. we-a‘haraw hotsiou ; Kuzari [5, 10]), et qui correspond à l’idée selon laquelle le monde à venir constituera un Chabbath parfait, dépourvu des obsessions de la vie quotidienne.