Conversation 56096 - Chez les Séfarades, et non chez les Achkenazes
Chalom,
J'ai remarqué dans la prière de Chabat une différence qui m'a interpellé entre la amida Sfarade et la amida Ashkénaze. En effet, dans le paragraphe "élokénou véélokénou avoténou rétsé na vimnouhaténou", le mot "na", qui est une marque de politesse et donc de respect vis-à-vis de D., n'apparaît pas dans la amida Aschkénaze. Les Sfaradim seraient-ils plus polis que les Ashkénazims??
Si le mot נָא connote en hébreu moderne l’idée de « demande », et donc exprime une forme de politesse, il signifie dans les textes bibliques : « maintenant ».
Exemples : הִנֵּה נָא יָדַעְתִּי כִּי אִשָּׁה יְפַת מַרְאֶה אָתְּ (« Je sais “maintenant” que tu es une belle femme » [Berèchith 12, 11]).
הנה נא זקנתי (« Je sais “maintenant”que je suis vieux » [Berèchith 27, 2]).
Ce mot est souvent supprimé dans les prières du rite achkenaze. Exemples : « רחם ה' אל' על ישראל עמך » dans la prière après le repas, « על הצדיקים... יהמו רחמיך » dans la ‘amida. La raison en est, semble-t-il, qu’il implique une idée d’exigence, totalement étrangère à celle d’une marque de politesse.