Conversation 56805 - Les végétaux dans la Création

Il est vrai que les végétaux ont été créés le troisième jour de la Création, et les luminaires le quatrième, alors que les principes de la réaction chlorophyllienne auraient commandé le contraire.

On peut observer cependant que cette réaction n’a rempli sa fonction comme protectrice de l’homme qu’à partir du sixième jour. Elle aurait donc été inutile jusque là.

D’autre part, comme le souligne Rachi au nom du Midrach (ad Berèchith 1, 11), le goût de l’arbre que Hachem a créé le troisième jour aurait dû être le même que celui du fruit. Mais la terre a désobéi, et elle a produit « des arbres faisant un fruit qui renferme sa semence » (verset 12), et non des « arbres-fruits ».

On ne peut donc appliquer aux premiers produits de la Création les attributs qui leur ont été conférés depuis lors.

Je vous remercie de vos remarques, tout en vous faisant remarquer qu’il faut se garder de voir dans les six jours de la Création un écoulement du temps comparable à nos jours et à nos nuits.

Pendant longtemps, croyants et scientifiques ont été séparés par un fossé infranchissable à propos de la création de l’univers. Tandis qu’il n’a jamais fait aucun doute chez les Juifs que Hachem a créé le monde ex nihilo, les savants, sous l’inspiration première d’Aristote et de Platon, ont longtemps favorisé l’idée selon laquelle il n’y a pas eu de Création, mais que l’univers a existé et continuera d’exister en toute éternité.

Ce fossé tend aujourd’hui à se combler. Les astrophysiciens ont en effet découvert, en 1965, que l’univers a commencé de se développer à partir d’une soudaine et inexplicable explosion de lumière qu’ils ont appelée « boule de feu originelle », phénomène popularisé sous le nom de « big bang ». Cette théorie ne décrit aucune procédure d’émergence de la boule de feu originelle, sauf à dire qu’elle était située en un point mathématique de densité infinie.

La Tora ne dit pas autre chose lorsqu’elle énonce : « Que soit la lumière ! Et la lumière fut » (Berèchith 1, 3).

La Tora évoque ainsi d’abord la création de la lumière que décrit la théorie du « big bang », puis du plasma qui se trouva mêlé à la lumière avant que Hachem ne sépare la lumière des ténèbres lors de la formation des atomes et de leurs molécules. Le concept de création devient alors un concept scientifique.

Ainsi, la science moderne est maintenant d’accord avec la Tora : l’Univers a bien eu un commencement ex nihilo et la matière n’est pas éternelle. La lumière, dans ses états ondulatoires et corpusculaires, est la première réalité créée ; c’est d’elle que naquit l’Univers puisqu’elle est apparue avant les atomes et les molécules.

Nous ne savons pas ce qu’était la « lumière » originelle, ni par conséquent en quoi consistaient alors les « ténèbres ».