Conversation 70836 - Expériences de mort imminente

Hadash
Jeudi 8 août 2013 - 23:00

Shalom Rav Simsovic

"Expériences de mort imminentes"

Les personnes cliniquement mortes qui reviennent à la vie parlent d'un voyage surnaturel, jalonné des merveilles les plus somptueuses, accompagné d'un sentiment de délice et de bien-être. Les divers témoignages s'accordent.

1-Ce monde lumineux peut-il être celui de Beriah où réside le Gan Éden ?

2-Notre neshama, au retour du sommeil ordinaire,revient ressourcée du Gan Éden mais oublie ce moment. Pourquoi ces expériences vécues attesteraient que la mémoire fut maintenue ?

3-Sur des personnes juives, je comprendrais éventuellement cet événement. En revanche, sur des goyim, je butte sur un obstacle que nous rapporte le Ba'al HaTanya. Seul le Juif possède la neshama qui est une partie de Dieu. Seul lui contient l'étincelle divine enrobée dans la Hokhma de son Nefesh Elokit.
Comment se fait-il que des goyim qui ne possèdent pas la neshama mais juste le nefesh de la kelipat Noga ou d'une des Kelipot Hatmeot puissent prétendre avoir ressenti l'étincelle divine ?

4-Comment peuvent-ils dire que leur âme est montée dans ces contrées des mondes supérieurs alors que le nefesh habaamit ne peut jamais s'élever là où s'élève l'âme divine ?

5-Ces personnes, quelles qu'elles soient, disent avoir revu leurs proches, que ces derniers les rassurent et affirment les suivre sur terre. S'agirait-il alors d'âmes purifiées en attente de la ressurection ?

6-Ces retours d'expériences accidentelles ou artificielles encouragent le monde à persister dans leur vie obnubilée par le matériel puisque de toutes les manières la félicité attendrait chacun. Si encore le témoignage rendu était d'avertir le monde qu'il ait à se ressaisir, on pourrait en déduire que notre Roi cherche à éveiller les esprits tout en préservant le libre arbitre malgré tout.
Là-dessus donc, quelle légitimité accorder à ces retours de l'au-delà si tant est qu'ils ne fussent pas une fabuleuse activation des aires cérébrales ?

Respectueusement

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Question envoyée via l'application iPhone

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 15 septembre 2013 - 09:08

Votre question pose plusieurs problèmes et je vais essayer – sans trop entrer dans les détails – de donner des directions de réflexion plutôt que des réponses tranchées.

Tout d'abord, une précision : nous distinguons généralement entre deux niveaux de "Gan Eden", le Jardin inférieur et le Jardin supérieur. Le "monde lumineux" auquel il est souvent fait références peut probablement être considéré comme une lueur émanant du Jardin inférieur, sans que l'on soit parvenu jusqu'au Jardin.

Le "ressourcement" de l'âme durant le sommeil est fonction de sa qualité. Tous ne parviennent pas à des niveaux "mécaniquement" égaux. L'expérience de ceux qui rapportent les témoignages dont vous parlez est de nature différente et n'appartient pas au même type de "voyage".

Concernant la dernière partie de votre question et la référence au Tanya, je crains qu'elle ne démontre qu'il est impossible de traiter de ces sujets autrement que dans la langue d'origine où ils ont été énoncés. La traduction les déforme et les dénature et aboutit même parfois à des expressions blasphématoires - ou pire.
La néchama n'est pas un morceau de Dieu. Les "réalités" spitituelles ne se divisent pas et ne se morcèlent pas.
D'ailleurs nous disons tous les matins dans la prière : Mon Dieu, l'âme (néchama) que Tu as mise en moi est pure. Tu l'as créée, Tu l'as formée, Tu l'as insufflée en moi..." Donc la néchama est créée (béria) formée (yétzira) insufflée en nous (assiya). On comprendra aisément, je pense, qu'il est hors de question d'épiloguer ici sur ce sujet.
Contentons-nous donc de deux remarques.
Tout d'abord, en ce qui concerne Israël, chacun ne reçoit de ce qui lui est destiné que ce qu'il a mérité et de ce point de vue, beaucoup d'entre nous ne sont encore parvenus qu'aux tous débuts de l'itinéraire qui se différencie encore assez peu du lot commun.
J'emprunterai la deuxième remarque à l'apologue de rabbi Aqiba qui rie lorsque ses compagnons pleurent. Ils lui demandent pourquoi ris-tu ? Il leur répond : et vous, pourquoi pleurez-vous ? Ils disent : La Maison marchepied de notre Dieu est détruite et ces païens nagent dans le bonheur ! Comment ne pleurerions-nous pas ?
Et rabbi Aqiba leur dit : c'est pour cela même que je ris. Si tel est le sort de ceux qui contreviennent à Sa volonté, combien plus éclatant doit être le sort de ceux qui s'emploient à réalsiser Sa volonté.
Chacun ne peut décrire ce qu'il voit qu'en référence à sa propre mesure. Pour un liliputien, une hauteur de 2 mètres peut sembler énorme alors qu'elle paraîtra insignifiante pour un Gulliver. Pour un myope aux yeux chassieux, une faible lumière peut paraître aveuglante. En d'autres termes, nous ne possédons pas de référent commun permettant de déchiffrer la teneur des expérienes décrites, si ce n'est qu'elles ont laissé chez ceux qui les ont éprouvées les imppressions et sentiments qu'ils tentent de décrire.
Et il faut quand même se souvenir de l'enseignement de nos Sages : les Justes des Nations ont part au Monde à Venir, au monde de la félicité et des délices.