Conversation 71291 - Nom de D.ieu?!!

RivC
Vendredi 30 août 2013 - 23:00

Chalom !
Alors voilà ma question se porte au sujet de l'évocation de l'Eternel ! Qu'à t-on le droit de prononcer/écrire , Que n'a t-on pas le droit de prononcer/écrire ?
À l'écrit pouvons nous écrire "Dieu" ou devons nous écrire "D.ieu" ? Pouvons nous prononcer même ce mot à l'oral ou devons nous le remplacer par exemple par HaShem ? Pourquoi certaines personnes écrivent "Elokhim" pour ne pas écrire "Elohim", et enfin qu'en est-il du tetragramme ? Pouvons nous l'écrire, le prononcer ou est ce déconseillé ? Voilà merci d'avance de m'éclairer a ce sujet !

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Rav Samuel Elikan
Mardi 10 décembre 2013 - 04:22

Shalom,
1) Dans les Dix Paroles, nous lisons qu'il est interdit de prononcer le nom Divin en vain.
Ainsi, sauf si l'on cite un verset - on s'abstiendra de prononcer le nom Divin sans raison (il s'agit des noms appelés "Shemot HaKedoshim" - Noms Sacrés, il y en a sept, cités au point 2).
2) Pour l'écriture, vous pouvez écrire ce que vous voulez. Cependant, une fois que c'est écrit, il vous faut agir avec respect envers ce qui est écrit. Ce respect se marque par le fait d'enterrer l'inscription du nom et de ne pas la jeter à la poubelle vulgairement.
Ce respect n'a lieu d'être qu'en hébreu et que pour certains noms, il y en a 7 en tout: le Tétragramme ('י' 'ה' 'ו' 'ה'), Adonaï, El, Elohim, Ehieh, Shadaï, Tzevaot.
Quoi qu'il en soit en français, ou en quelque autre transcription, ce n'est pas interdit (cf. Rema YD 276,10 et Tashbetz I, 2 rapporté par le Pith'ei Teshouva YD 283, s.k. 2 qui disent bien que le nom n'a pas de sainteté s'il ne peut être écrit dans un Sefer Torah).
3) Ainsi, vous pouvez écrire Dieu sans problème. Certains juifs, par crainte et respect écrivent D'ieu, D', D. ou encore D... mais ce n'est pas vraiment nécessaire.
4) cf. ce qui est écrit au point 1).
5) Pour la même raison que dans la 3), par crainte et respect, mais ce n'est pas obligatoire.
6) Le Tétragramme ne peut pas être écrit en hébreu, sauf si on sait que le document va être "respecté" et même là on essaiera de le faire le moins possible ou de séparer les lettres, afin que le document ne soit pas "sanctifié", ni prononcé (on ne sait d'ailleurs pas vraiment comment le prononcer - TB Pessah'im 50a et Rosh, Yuma, chap. 8, siman 19), hormis par le Grand-Prêtre au Temple, qui une fois l'an, à Yom-Kippour, le prononçait (Rambam, hil. Avodat Yom HaKipourim 2,6). Au moment de la bénédiction des prêtres (birkat haKohanim), au Temple, il était aussi prononcé (Sotah 38a), cependant, après que Shimon Le Juste décéda, on décréta que cela serait interdit, car la Présence Divine ne s'y dévoilait plus (Yuma 39b; Rambam, hil. Tefila 14,10).
Certains décisionnaires ont écrit qu'il est par ailleurs interdit de prononcer les lettres les unes après les autres, et c'est l'usage le plus répandu (Radbaz V, 1408; H'ayei Adam Klal 5, hal. 27). Et chaque endroit où ce Nom est écrit on le lit "A-donaï" qui est le second Nom le plus sacré.

Voyez encore ce qu'ont écrit le Rav Elyakim Simsovic et le Rav David Zenou à ce propos sur le site : cf. p. ex. la 10711. Je vous invite à user du moteur de recherche.
Cf. aussi, pour une explication moins technique et plus ontologique :
http://www.akadem.org/medias/documents/VERBATIM-noms-Dieu.pdf
http://fr.wikipedia.org/wiki/Noms_de_Dieu_dans_le_juda%C3%AFsme