Conversation 72297 - Toldot en clair

elidukfar
Mardi 29 octobre 2013 - 23:00

toldot: comment definir la "midat haDin" chez isaac ? "ele toldot issac": fils d'avraham, il n'est que le fils de son pere!! ver 3, et ver 5 chap 26, pour la premiere fois ou Hashem s'adresse a lui,ver 24 Hashem lui dit de ne pas avoir peur alors qu'il a deja ete beni ver 12 et 13, isaac passe dans le temps comme sans histoire, il ne decouvre rien, mais redecouvre, il ne se bat pas, ne lutte pas, mais se deplace de quelques metres pour continuer son chemin. il est loin du ivrit qui avance vers lui meme, et ne force pas le monde pour obtenir ce qu'il espere comme le emet de son fils, il est la, en place a guerar, en terre de canaan, sans fuir la famine et pourtant Hashem lui demande de na pas descendre en Egypte, alors que rien ne dit qu'il se preparait a cela, il est dans une impasse lorsque esav lui demande sa benediction ver 37 chap 27... on attend du Din la force, la rigueur, le poids, la volonte, et on ne lit que la participation passive, meme intime comme ver 6 et 8 chap 22 dans vayera... je suis perplexe et ressent une dimension non ecrite. merci pour votre reponse.

Rav Samuel Elikan
Lundi 4 novembre 2013 - 02:26

Shalom,
Je vous répond très brièvement, vous m'en excuserez. Ce sont le genre de choses desquels il vaut mieux parler face à face pour s'assurer que l'interlocuteur comprend et ce sont des concepts que l'on ne peut pleinement comprendre en français, leur traduction étant une "trahison", une mésinterprétation.
Le concept de "din" ne signifie pas "force", mais plutôt volonté de plénitude, d'intégrité. Itzh'ak n'est pas appelé ainsi par la Torah, mais bien par les kabalistes (cf. p. ex. Zohar H'adash, Yitro 55b, etc.), car il s'agit d'un élément qui se dévoile seulement si l'on regarde très attentivement dans le texte. Le "din" comprend en son sein deux aspects différents et d'apparence antithétique: la joie et la peur. La volonté d'intégrité seule peut réunir ces deux notions et vous verrez qu'elles sont les deux présentes chez Itzh'ak.
En outre, comparez la visite d'Avimeleh' chez Itzh'ak avec celle faite chez Avraham, la temporalité et les gens présents et vous trouverez pas mal de différences, regardez également dans les commentaires de nos Sages à ce propos et vous verrez qu'Itzh'ak inspirait beaucoup plus de peur qu'Avraham auquel ils pouvaient imposer des ultimatums. Itzh'ak montre aux autres qu'il est le maître des lieux en ne créant rien de nouveau, en prouvant que les actes de son père sont éternels.
Ceci est alors justifié par D'ieu qui lui donne son "accord" en ajoutant cependant qu'il ne faut pas descendre en Egypte comme son père, car la terre d'Israël lui est liée intimement, elle est pour lui comme un semper virens, puisqu'il n'en est jamais sorti, comme le note le Rav Avraham Azoulay (grand-père du H'ida - H'essed LeAvraham, Mayan 3, Nahar 14).
De plus, le Rav Tzouriel (Drishat Tzion, p. 28) ajoute au nom du Rav Kook que les lettres du nom d'Itzh'ak forment l'acrostiche des noms de la Terre d'Israël (Eretz Israël, eretz Tzvi, artzot H'aim, eretz HaKodesh).
A méditer.
Cordialement,