Conversation 81784 - Ils s'appellent tous Haim
Haim est-il le deuxieme prenom automatique de chaque tsadik après sa mort ?
Shalom,
Non. Ce prénom est souvent ajouté en cas de maladie ou pour différencier d'un ancêtre qui avait le même nom.
Cordialement,
81784
Je me suis basé sur :
"Tsadikim bemitatam nikraim 'Haim"
Shalom,
Ce que veulent dire nos Sages [TY Berah'ot chap. 2, hal. 3 ; Devarim Rabbah (Lieberman), Vezot HaBerah'a ; Kohelet Rabbah (Vilna), 9, 1; Tanh'ouma (Buber), Vezot HaBerah'a, §7 ; Midrach Lekah' Tov sur par. Shemini 10,5 - 28a ; Psikta Zoutreta (Lekah' Tov), Kohelet 9,5 ; TB Berah'ot 18a, etc.] par cet adage est que les Justes (tzadikim), même après leur mort sont considérés comme "vivants".
Différentes explications ont été données à cet adage.
Je vous donne juste quelques points de réflexion, qui, à mon sens, sont très significatifs.
Le Maharsham dans ses notes sur TB Berah'ot 18a renvoie au Talmud de Jérusalem (Avoda Zara chap. 3, hal. 1) où il est écrit que lorsque Rabbi Nah'oum fils de Simaï qui était un homme "saint" décéda, il fut décidé de recouvrir toutes les images / statues, etc. à côté de sa dépouille et là où le cercueil passerait car pendant sa vie il n'avait jamais regardé même une face imprimée sur une pièce de monnaie (à cause d'un doute que ce puisse être lié à de l'idolâtrie) et donc a fortiori après sa mort.
Le Talmud de Jérusalem pose la question suivante : est-ce que les morts voient ?
Et il répond par l'enseignement de Rabbi Shimon ben Lévy affirmant que la seule différence entre nous et les Justes (défunts) est la capacité de parler !
C'est donc, dit le Maharsham, que cet adage est à comprendre dans son sens premier.
J'avoue cependant avoir quelque peine avec cette interprétation et comprend le Talmud de Jérusalem de manière quelque peu différente. Ce que Rabbi Shimon ben Lévy dit, d'après moi, c'est que ce qui reste des défunts sont leur propos, en cela ils sont vivants (cf. TB Yevamot 97a) ; leur influence sur le monde, leur vie spirituelle (à la différence de leur vie matérielle) continue. En cela, ils sont différents de nous, la force de parler, d'influencer par la bouche ("dibour peh"), reste, mais toute le reste est différent...
Selon cela la vie des justes après la mort est liée à leur capacité à inspirer, à influencer, à leur enseignement, à leur héritage (cf. encore Ramban sur Bereshit 49,33).
Quoi qu'il en soit, le Rabbi Moshé Friedman de Boyan hy"d conclue de cet adage (resp. Da'at Moshé (Sadigora), §31) que si quelqu'un a fait le vœu de ne plus voir la figure d'autrui, il pourra voir la figure d'un mécréant puisque ce dernier étant considéré comme "mort", on ne considère pas son visage comme "existant" ! Alors que pour un juste, même après sa mort, il lui sera interdit de regarder sa figure, sa face, puisque les Justes "même après leur mort sont considérés comme vivants" ! (cf. encore Bamidbar Rabba 2,26 quant à la discussion sur le mot "visage" (pnei) dans Bamibar 3,4 s'il s'agit du vivant ou après la mort).
Cordialement,