Conversation 83995 - Le nom de naissance de la mère ?!
Bonjour,
Après avoir questionner une Madriha avec qui je suis des cours, j’ai alors appris qu’une femme mariée peut conserver son nom de famille de naissance.
Qu’en est-il d’enfant qui porterai le nom de naissance de la mère?
J’ai rencontré plusieurs cas :
- un garçon qui a changer son nom pour prendre celui de sa mère (pour des raisons personnelles et la loi française le permet)
- une fille qui est née d’une mère célibataire (père inconnu)
- un garçon qui n’a pas été reconnu par son père à la naissance
Est-ce que la loi juive émet une objection à cela?
Qu’en est-il lorsque la mère est Cohen et que c’est ce nom qui est transmis? Qu’en est-il pour la descendance puisque enfant, petits-enfants porteront alors ce nom, qu’en sera-t-il dans plusieurs générations ?
Qu’en sera-t-il de donner les 2 noms de naissance des parents aux enfants comme nom composé.
Je pense et là c’est très personnel, que l’émancipation des femmes oblige à poser ce genre de question et même globalement voir des règles car si la torah refuse que le nom de la mère permette un statut (pour les Cohen) - la pratique pourra néanmoins être faite puisque la loi l’autorise. Comment alors contrôler ça ?
Cela me semble aller dans une impasse et désuet.
En attendant votre réponse,
merci d’y avoir porté une attention.
Shalom,
Selon la loi juive, il n'y a pas de règles concernant les noms de famille.
Il y a, par contre, certaines règles d'écriture dans des textes juridiques, tels la Ketouba ou le Guet, mais ceux-ci ne font que l'état du nom d'une personne telle qu'elle est connue communément, n'en sont que le reflet.
D'ailleurs, il y avait un sénateur, si je ne me trompe pas, aux USA qui s'appelait Cohen et n'était pas juif. On essaie effectivement, dans ces cas là, dans la mesure du possible de ne pas induire en erreur, mais il n'y a, à ma connaissance, aucune loi positive ou interdit sur le sujet.
Cordialement,
Alors si c’est le nom Cohen de la mère qui est transmis, vous dites que les enfants n’ont pas le statut Cohen, mais dans 4 générations ou plus, il sera très certainement oublié que c’est un nom de femme qui a été transmis. Et les personnes se nommeront Cohen.
D’ailleurs, de tous les Cohen aujourd’hui, comment pourrait-on être sûr qu’il ne s’agisse pour aucun d’entre eux du nom d’une femme? Malgré le caractère patriarcales des années passées, il y a peut-être eu des cas particulier.
Shalom,
Oui, vous avez tout à fait raison.
Je tiens quand même à préciser trois points :
1. J'ai dit que ce n'était pas conseillé dans ce cas.
2. C'est effectivement pour cela que l'on ne fixe pas si quelqu'un est cohen selon son nom...
3. Le Rav Avraham Aeby Gombiner dans son commentaire Maguen Avraham (OH 201, 4) affirme bien que tous les Cohanim aujourd'hui sont considérés comme tels, mais avec un doute (safek) sur leur réelle identité familiale. Et ce doute aurait, selon lui, des retombées pratiques.
Il semble suivre en cela l'avis du Rav Shemouel de Modène (resp. §235) et du Rav Shlomo Louria (Yam Shel Shlomo, Baba Kama, §35).
Cordialement,
Merci pour votre réponse,
Mais alors,
- qu'entendez-vous par "on ne fixe pas si quelqu'un est cohen selon son nom". Lorsque je suis à la synagogue par exemple, et qu'il y a birkat cohanim ; je ne crois pas que l'officiant ou qui que ce soit ait fait la généalogie des cohen qui viennent réciter la prière.
- aussi, si la torah permet la transmission du nom de la mère, alors pourquoi pas le statut? Hormis le caractère misogyne de certains chers rabbins et décisionnaires, comment l'expliquez-vous ?
Shalom,
1. Effectivement, vous avez raison, à la synagogue personne ne vérifie si le Cohen est bien Cohen...
Quoi qu'il en soit, la question de l'identité d'un Cohen est critique en cas de mariage, de divorce (et pour la personne elle même, concernant les lois d'impureté aux morts, etc.) - ce que j'entendais dans mes propos est qu'une personne religieuse sait généralement si elle est kohen ou pas. Si ce n'est pas le cas, et qu'elle ne le sait pas et veut le déterminer parce qu'elle en porterait le nom ou autre, cette personne ira devant un Beit Din (tribunal rabbinique) pour le fixer. Ce dernier ne se fiera pas au nom de famille mais à d'autres preuves ou témoignages.
2. Qu'entendez-vous par transmission de statut ? (d'ailleurs, le "nom de famille" est une invention "moderne" qui n'a aucun rapport avec un quelconque statut halah'ique ou autre a priori...).
Si vous parlez de la transmission de la "kehouna" c'est tout simplement impossible, parce que la Torah écrit explicitement que cela passe de père en fils uniquement, selon certaines lois très précises !
J'avoue par ailleurs ne pas comprendre votre remarque et pour ma part, je ne connais aucun grand décisionnaire juif qui serait "purement misogyne" d'une part ou que sa manière de trancher la halah'a serait mue par une "haine" des femmes ou de qui que ce soit d'autre d'ailleurs - rien de tel n'existe dans le judaïsme, à ma connaissance ! En effet, un décisionnaire fixe la halah'a selon la tradition, l'usage et selon des textes auxquels il est (comme tout autre décisionnaire) astreint ; ces textes allant des versets jusqu'au Talmud avec leurs commentaires et les prises de décisions qui s'en sont ensuivi (Rambam, Shoulh'an Arouh', etc.). On ne peut pas trancher la halah'a en faisant abstraction de son cadre, de son paradigme, ça n'est pas possible.
Cordialement,