Conversation 90641 - PMA /URGENT

lealea
Mardi 8 avril 2025 - 22:07

Shalom

Bcp de choses ont évolué sur la question, une amie MO a eu ses enfants par insémination artificielle en étant hélas seule avec autorisation du Rav de sa communauté, moi je n'ai pas le courage de faire cela et je ne suis tjs pas mariée avancée dans l âge, c comme ca quand on reçoit pas de brakhot, il faut un père à des enfants alors qqun m'a donné l'idée: la coparentalité, quand 2 personnes ne sont parvenues à trouver leur mazal et se marier arrivé à un âge, ils signent un contrat afin de faire un enfant ensemble par PMA,et font une garde partagée, comme ça l'enfant a 2 parents, merci de votre avis etbons preparatifs de Pessah et hag sameah 

Nathaniel Zerbib
Vendredi 30 mai 2025 - 09:22

[Cette question ayant été initialement adressée au Rav S.D. Botshko, qui n’y a sans doute pas encore répondu en raison de ses nombreuses sollicitations, et compte tenu de l’urgence qu’elle semble représenter, je me permets d’y répondre à sa place, avec tout le respect dû, et m’en excuse auprès de lui si cela n’est pas approprié] 

Shalom ouvrakha,

Tout d'abord, merci pour votre message empreint de sincérité et de courage. Le sujet que vous soulevez touche à des dimensions à la fois halakhiques, émotionnelles et existentielles profondes.

Vous évoquez une démarche motivée par un désir légitime et profondément humain : celui de transmettre la vie et de construire une parentalité, même en dehors du cadre conjugal traditionnel. La coparentalité entre deux personnes non mariées, organisée contractuellement et réalisée par PMA, est effectivement un phénomène en émergence, et suscite aujourd’hui des débats dans certains milieux religieux, y compris dans des communautés Modern Orthodox (MO).

Sur le plan halakhique, une telle démarche pose plusieurs questions complexes :

  • L'absence de mariage : avoir un enfant en dehors du cadre du mariage soulève des enjeux liés à la tsniout, la kedoucha, et la structure traditionnelle de la famille selon la Torah.
  • La filiation : dans le cas d’un père et d’une mère juifs, il n’y a pas de problème de statut (mamzerout), mais des questions éducatives, d’autorité parentale, de shalom bayit (même s’il n’y a pas de couple), et de stabilité émotionnelle de l’enfant doivent être prises au sérieux.
  • L’exemplarité du modèle familial : la Halakha accorde une place forte à l’unité conjugale comme socle de la famille. Créer délibérément un modèle où celle-ci est absente peut être vu comme problématique, même s’il ne s’agit pas d’un interdit formel.

Cela dit, chaque situation est unique, et de nombreux décisionnaires contemporains sont conscients de la souffrance réelle des femmes qui n'ont pas eu l'opportunité de se marier malgré leurs efforts, et cherchent des solutions halakhiques pour permettre une maternité qui respecte leurs valeurs. Certaines autorités peuvent envisager des permissions ponctuelles (comme dans le cas de votre amie) dans un cadre encadré, après une évaluation personnelle sérieuse.

Il serait donc très important que vous puissiez en parler de vive voix avec un Rav que vous respectez, qui vous connaît, et qui saura écouter votre peine avec empathie et responsabilité. Ce que vous ressentez n’est ni marginal ni honteux : c’est le reflet d’un désir profond, que la Torah reconnaît et respecte.

Enfin, n’oubliez pas que même sans avoir encore reçu certaines brakhot visibles, vous portez en vous une richesse de sens, de foi, de dignité et de lumière. Les chemins de la vie ne suivent pas toujours les modèles standards, mais la Emouna peut permettre d’y marcher avec droiture et espérance.

Je vous souhaite de tout cœur que vous puissiez trouver clarté, réconfort et bénédiction dans votre parcours.

Bivrakha.