Conversation 9160 - Emouna et Bitahon
Quelle est la différence entre emouna et bitah'on?
Il y a un joli petit livre du Hazon Ish sur la question.
Approximativement, c'est la différence qu'il y a entre la confiance et la sécurité. L'une, d'ailleurs, renforce l'autre - et réciproquement.
Mais cela dépend aussi du registre du discours.
En langage courant, si je dis "ani maamin", on a l'habitude de traduire "je crois",
alors que "ani batoua'h" se traduirait par "je suis sûr".
D'où une intéressante réflexion sur la conjonction d'expressions du type
ani maamin chè-ani batoua'h (je crois que je suis sûr)
et
ani batoua'h chè-ani maamin (je suis sûr de croire)
Toujours dans le langage courant, la première expression est connotée dubitativement, tandis que la seconde exprime une certitude.
Dans notre relation à Hachem, la Emouna porte sur Sa Providence : elle concerne la certitude qu'Il est Celui dont les promesses se réalisent.
Le Bita'hon exprime quant à lui l'assurance de Son aide et de Sa protection.
suite a la question 9160 sur Emouna et Bitahon:
j'ai lu une des reponses concernant l'Emouna qui consiste " en un engagement à agir de telle sorte que ce qui est vrai soit reconnu comme tel et que ce qui n'est pas encore réalisé s'accomplisse.", si j'ai bien compris a faire en sorte que ce qui est vrai s'exprime dans le concret (en l'occurrence la realité "Dieu")...
Donc l'emouna et bitahon en reprenant la reponse 9160:
la Emouna porte sur Sa Providence : elle concerne la certitude qu'Il est Celui dont les promesses se réalisent.
Le Bita'hon exprime quant à lui l'assurance de Son aide et de Sa protection.
Pour faire "simple" l'emouna porte sur la realité du fait "Dieu" et le bitahon sur la realité de son action? est ce bien de cela dont il s'agit?
Je suis d'autre part en train de lire "Etre juif" de Benny Levy. Malgré quelques passages ou il faut s'accrocher pour le suivre, le livre ouvre des persectives que je trouve interessante dans la realité de l'etre juif et de son irremissibilité, non pas dans un sens negatif, mais dans un aspect positif, celui de l'accomplissement de l'Etre Juif dans la realisation des mitsvot. J'avoue que Levinas ou B. Levy mettent la lumiere sur des aspects du judaisme tres interessant.
Pour Levinas, il y a centre centralité de "Autrui", non pas un "Autrui" conceptualisé, mais le prochain dans sa realité. Nous sommes fait a l'image de Dieu. Corrigez moi si je me trompe, mais si dans la Torah on trouve souvent des termes pour qualifier Dieu, on ne trouve pas de terme pour le decrire, quelle est sa nature, sauf (c'est mon impression) dans ce terme de "a l'image de Dieu", pour savoir quelle est la nature de Dieu, on ne peut le savoir qu'indirectement au travers de Son image: nous tous. D'ou l'importance de l'Autre qui est donc aussi porteur de cette nature divine, non pas au sens ou l'humain est divin, mais ou il est porteur du divin.
Mon intuition est elle fausse?
Merci pour votre reponse....
Shalom,
Votre intuition suit le fil conducteur de la pensee de Levinas qui situe la saintete dans la relation qui unit l'homme a son prochain, car c'est la que se concoit le religieux.
Concernant le livre de Benny Levy, c'est un livre tres interessant ou la pensee presentee reste tout de meme une autobiographie de son auteur.
Les optiques ouvertes n'y sont pas les seules envisageables, bien qu'a reflechir. Sans me lancer dans une compte rendu critique du livre, je pense qu'il mene a un Judaisme ou la dimension politique est totalement absente et de ce fait le sionisme est totalement elude ou apprehende comme un fait non-essentiel a l'histoire du Juif, qui lui se situe en-dela du temps, dans la dimension de l'eternite.
Benny Levy post-sartrien qui cherche a sortir d'une vision politique du monde n'avait pas le choix d'en arriver a cette conclusion.