Conversation 5974 - Medisance et critique litteraire

Anonyme
Lundi 21 avril 2003 - 23:00

je connais l'importance du lachon hara dans la religion, mais alors comment concilier avec le travail de critique litteraire, par exemple, où dire ce qu'on pense sur un livre par exemple, peut causer du tort à son auteur? ou la meme idée si je fais la critique d'un film qui ne m'a pas plu.
merci

Rav Elyakim Simsovic
Mardi 22 avril 2003 - 23:00

Un de mes amis dit à ce sujet : "je ne peux pas en dire du bien et je n'ai pas le droit d'en dire du mal, alors je me tais..."
Mais trève de plaisanterie. Il est vrai qu'on doit éviter de nuire à quelqu'un, mais on doit aussi empêcher quelqu'un de nuire à un particulier et plus encore de nuire à la société. On a donc par exemple le droit de mettre en garde le public contre les agissements d'un commerçant peu scrupuleux et si on ne le fait pas on devient complice.
Un livre ou un film sont des manifestations publiques par excellence et l'auteur se met par principe en situation d'être jugé. Si quelque chose ne vous a pas plu et que vous savez expliquer pourquoi et défendre ainsi les intérêts (financiers et moraux) du public, ceux-ci peuvent avoir priorité sur les intérêts privés de l'auteur et de son éditeur ou producteur. Mais si vous n'aimez pas quelqu'un et profitez de votre position de critique pour l'"éreinter", c'est autre chose.
C'est l'honnêteté intellectuelle et morale qui doit en l'occurrence être votre guide.