Conversation 13943 - Les voies schizophreniques de la conversion
Bonjour, vous faites un travail admirable.
Votre sagesse est un océan qui apaise le feu des blessures.
Je viens chercher auprès de vous des conseils concernant l'éthique que je dois adopter.
Je suis non juif, de parents laïcs et athéés, mais j'étudie le judaïsme depuis plusieurs années, j'ai rencontré des hassidim en Israël, fréquente parfois la communauté de ma ville et assiste à des offices.
J'ai envoyé une lettre au consistoire de Paris il y a plusieurs années pour une demande de conversion mais je n'ai pas depuis repris contact.
Le rabbin de ma ville m'a conseillé avant de reprendre plus amplement et officiellement ma conversion, de me préparer à adhérer à la vie juive en suivant un oulpan, et d'étudier et pratiquer la cacherout.
Le problème est que je vis encore chez mes parents et ne peux mettre chez eux en pratique aucun precepte religieux, même s'ils ont acceptés mon intérêt pour le judaïsme et acceptent de le découvrir audelà des stéréotypes goyim.
J'ai 25 ans et viens d'être diplômé d'une école d'ingénieur, je suis actuellement en recherche d'emploi.
Ma conversion au judaïsme, que je ne peux pas imaginer comme non envisageable, sera envisageable au mieux d'ici plusieurs mois, que D.ieu fasse que cela ne soit pas des années.
En attendant je vis à la périphérie entre deux monde de valeurs éthiques et cognitives et je me sens tiraillé entre ma sensibilité morale et le monde auquel je participe.
Je vis "bien", mais mon attachement aux valeurs religieuses juives me donnent à certaines occasions des aspects scyzophréniques.
Ma question : puis-je devant D.ieu mettre en suspent mon attachement sincère à l'éthique juive pour ne pas passer pour fou ou fanatique dans le monde dans lequel je vis ?
(relations sexuelles hors mariage, dévoilement de ma volonté de conversion à mon futur milieu professionnel etc..)
Je pense sans aucun problème pouvoir continuer de suivre des cours d'hébreu, étudier la culture et la pensée juive, ainsi que la cacherout.
Mais je souhaite ne pas vivre en conflit avec mon entourage et par ailleurs j'ai peur de salir mon attachement à D.ieu.
Chalom, et merci encore pour le service que vous offrez.
Vous n'êtes tenus formellement à rien. Et s'il est vrai que rien ne vous empêche de commencer à mettre en pratique les mitsvot qu'il vous est possible d'observer, il ne faut pas que vous nourrissiez des sentiments de culpabilité par rapport aux pratiques que vous ne pouvez suivre.
Faites ce que vous pouvez sans nuire à autrui, et sans éveiller de conflit superflu.
En attendant de pouvoir faire progresser de manière plus effective votre projet, étudiez. Et reprenez contact avec le consistoire, de toute façons, le processus n'aboutira pas avant plusieurs années.
Si vous désirez être plus explicite hors site, contactez moi par mail.