Conversation 17340 - Serais je un ange?

NathanninNathan
Dimanche 20 juin 2004 - 23:00

Vous allez me trouver très naïf sans doute (pour ne dire que ça) mais si homme, Ish = Esh (feu) + Rouah (vent) et que cela correspond aussi à la (ou à une des)"description" des anges(qui sont tantôt comparés aux rouhot, tantôt appelés Seraphim), quelle est la différence fondamentale entre eux et nous?
Je pose la question parce que dans le Coran, on parle des djinnoun qui vivent sous terre et des hommes au-dessus, mais qu'à ceci près, ceux-ci sont assez analogues à ceux-là. Il me semble qu'il n'en est pas ainsi chez nous.

Rav Elyakim Simsovic
Lundi 21 juin 2004 - 23:00

Ish et Esh ce n'est pas tout à fait la même chose. Lorsque vous remarquez certaines correspondances, gardez les en mémoire, mais n'extrapolez pas trop vite. Laissez décanter.
Cela dit, les hommes sont à la fois inférieurs et supérieurs aux anges.
D'ailleurs, la définition fonctionnelle d'un ange est "chargé de mission accomplissant la volonté de Dieu pour une tâche particulière". Ce qui signifie que fonctionnellement, quiconque accomplit la volonté de Dieu est en cela angélique.
Mais la différence fondamentale est que nous, nous sommes libres alors qu'ils ne le sont pas.

eliyoël
Mercredi 23 juin 2004 - 23:00

Chalom Rav,

Au sujet de la question 17340, vous dites que les anges n'ont pas de libre-arbitre. En ce cas, comment expliquez-vous un passage de la fin de béréchit, qui parle de la chute des bné-élokim, selon les avis qui disent qu'ils s'agit des anges déchus : ceux-ci auraient choisi de descendre sur la terre et de se mêler aux humains ! Je vous demande cela, parce que quand on avait posé la question en cours, il nous a été rapporté une explication qui disait qu'en fait les anges avaient le libre-arbitre, mais que ceux-ci étant tout le temps en présence de Dieu, ils ne pouvaient pas fauter (d'ailleurs, on nous enseigne que l'âme aspire à Dieu mais qu'à cause du monde voilé/voilant où nous vivons, le libre-arbitre est rendu possible) : ceux mentionnés dans béréchit auraient pu fauter (choisir de le faire, même si on peut arguer que leurs objectifs n'étaient pas ceux que l'on croit etc...) justement du fait de leur proximité avec notre monde matériel et de leur éloignement d'avec la présence divine dévoilée (d'une certaine manière). De même, certains avis rapportent également que pour répondre aux anges qui critiquaient la propension des humains à fauter, il leur a permis de se faire une idée par eux-même en envoyant des "messagers" (angéliques donc) annoncer la nouvelle à Avraham : celui-ci (toujours d'après ces avis) le savait et leur a servi des plats, à base de crème et de viande (pas en même temps, mais pas obligatoirement la viande après) ; et ces messagers, éprouvant la faim pour la première fois oublièrent la mitsva de la cacherout à propos de lait/viande...
je sais que je n'ai pas du être très convaincant, mais qu'entend-on donc finalement sur l'absence de choix chez les anges, du moins sur une partie d'entre eux, qu'en pensez-vous ?

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 24 juin 2004 - 23:00

D'abord, un peu de méthodologie.
On ne peut pas rapprocher, dans l'étude, par souci de cohérence, des textes qui ne sont pas au même niveau de discours, pour déduire de l'un quelque chose pour l'autre.
Ensuite, ce que nous savons sur les anges nous le savons par la tradition orale, talmudique, midrachique et zoharique, à partir en particulier des visions prophétiques.
Les deux textes fondamentaux à ce sujet sont Ezéchiel 1:7 : "leurs pieds [des anges] est un pied droit" et Zacharie 3:7 : "Je te ferai marcher parmi ces immobiles".

Je ne cois pas qu'on puisse faire le point de la question dans une note aussi brève que l'impose le cadre de Cheela. Ne considérez donc pas la réponse ci-dessous comme exhaustive ou prétendant règler tous les problèmes :
Les anges n'ont pas le choix de remplir ou non la mission qui leur est confiée mais ils ont celui des actions à entreprendre pour la mener à bien selon les circonstances. Toutefois, ils sont "unidimensionnels", ne pouvant faire qu'une seule chose à la fois, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent entreprendre une nouvelle mission qu'une fois la précédente totalement achevée.
Mais tout ce que nous pourrons dire à leur sujet n'épuisera pas ce simple fait : nous n'avons absolument aucune idée de ce qu'est un ange puisque nous vivons dans un monde où les anges ne se dévoilent plus. Autrement dit, un midrach comme celui auquel vous faites allusion au tout début de votre question ne peut avoir dans nos cadres de pensée qu'une allure de type mythologique d'ailleurs comme telle totalement incompatible avec la tradition. Il faut admettre que sauf étude minutieuse auprès de quelqu'un qui sait nous y initier, nous ne comprenons strictement rien à cette histoire. (J'ai parlé ailleurs sur le site [Cheela 11420] de ces Bené Haélohim". Vous pouvez peut-être y aller voir pour complément d'information)