Conversation 57578 - Faut-il tout faire pour briser les couples mixtes ?

Myriam13
Dimanche 5 juin 2011 - 23:00

Bonjour Rav,
Je constate que beaucoup d'hommes juifs sont mariés avec des goyot ou vivent avec ces femmes et ont des enfants par conséquents non-juifs. Cela me fait de la peine car nous les jeunes femmes juives, nous avons tellement de mal à trouver des hommes juifs célibataires. J'ai lu dans le Zohar (livre de Ruth) qu'un hommes qui avait des relations avec une femme non-juive, c'est comme s'il faisait alliance avec le Satan.
Dans ce cas, je souhaite savoir s'il est permis, voire conseillé, pour une femme juive de faire tout ce qu'elle peut pour "prendre" un homme juif à une goya, cela lui sauverait-il son âme ? est-ce une mitsva de faire ce genre de chose ? car Hachem souhaite réunir les âmes juives n'est-ce pas ? merci de m'éclairer précisément sur ce point. Cordial chalom.

Jacques Kohn z''l
Mardi 7 juin 2011 - 00:45

C’est certainement une bonne action, sinon une mitswa, de chercher à rompre les couples formés par un Juif et une non-Juive ou par un non-Juif et une Juive.

Mais il est indispensable, pour se livrer à ce genre d’activité, de posséder une bonne dose de diplomatie et de savoir-faire, et surtout de ne pas y mêler de considérations, de rancoeurs, ou d’intérêts personnels.

Bondy007
Lundi 6 juin 2011 - 23:00

Réaction à la 57578

Shalom,

Je suis un homme et sachez que pour nous aussi hommes juifs il est très difficile de trouver une femme juive pour se marier. J'ai la trentaine, une situation correcte et j'enchaîne depuis des années des chidoukhim dans tout l'Hexagone qui ne donnent rien. Je suis inscrit sur des sites, ai fait passer des annonces, ai participé à des week-ends célibataires, tous les rabbins que je connais savent que je suis en recherche. Je connais plusieurs Juifs de 45 ans et plus qui n'ont jamais été mariés et qui sont véritablement désespérés. Peut-être sommes-nous trop exigeants ? Je parle pour les deux sexes... Lorsque j'avais proposé ici même une charte du chidoukh pour améliorer la communication et le respect, je m'étais fait recevoir assez vertement. Toujours est-il qu'il est très difficile d'être dans la solitude, pour ne pas dire la misère affective, sentimentale et sexuelle et que, pour la première fois depuis que j'ai fait techouva au début des années 2000, je me mets à envisager la possibilité de me mettre avec une goya. Croyez bien que ce n'est pas de gaieté de coeur mais je me dis que si aucune Juive ne veut de moi (dans l'écrasante majorité des chidoukhim que j'ai faits, c'est la jeune femme qui n'a pas donné suite), il faut se rendre à l'évidence...je ne peux pas envisager de passer ma vie sans femme à mes côtés : "lo tov adam lihyot levado" (Berechit). Et je connais beaucoup de Juives qui, malheureusement, n'ont pas de problème à sortir avec des goyim ou, sans aller jusque là, pour qui la recherche de l'âme soeur ou le mariage ne sont nullement une priorité (la carrière et l'argent semblent souvent des valeurs bien plus fondamentales à leurs yeux...). Il y a quelques mois, lorsque j'ai dit dans la conversation à mon interlocutrice juive que je ne souhaitais me marier qu'avec une Juive, je me suis fait rabrouer, la personne étant véritablement et sincèrement choquée par mes propos ! Le monde à l'envers...elle ne m'a plus jamais recontacté.

Jacques Kohn z''l
Mardi 7 juin 2011 - 05:01

La formation d’un couple, qu’il s’agisse d’une union de convenance, ou sur un coup de foudre, ou par chidoukh, ne répond pas à des critères rationnels, mais à des considérations et des sentiments réciproques dans lesquels intervient une sorte d’alchimie dont les éléments sont indéfinissables.

Il arrive que certains échecs soient dûs à une idée trop haute que les éventuels membres d’un couple se font d’eux-mêmes, ou à un manque de diplomatie, avec pour résultat une déception de part et d’autre.

Myriam13
Mardi 7 juin 2011 - 23:00

Ref 57578
Bonjour Rav
Je suis soulagée de lire votre réponse qui conforte ce que je pensais au fond de moi, mais sachez que certains rabbins ont malheureusement un point de vue contraire, ce que je n'arrive pas à admettre, ça me rend dingue ! Comment un rabbin peut-il se permettre de dire à un juif que s'il quitte sa compagne goya, ils va provoquer un drame familial et ne pourra pas s'en remettre. En dehors du fait qu'une rupture familiale est toujours dramatique, surtout quand il y a des enfants au milieu, je suis bien placée pour le savoir, ce qui prime et ce qui est le plus important c'est quand même la volonté de Hakadosh Barouhou n'est-ce pas ? Sa Volonté est d'unir des Bnei Israel et des Bat Israel. Mais que faire si la femme goya menace de se suicider si son compagnon juif le quitte ? Merci Rav. Hag Sameah

Jacques Kohn z''l
Jeudi 9 juin 2011 - 03:02

Je vous remercie de votre contribution.

estrella06
Samedi 11 juin 2011 - 23:00

Monsieur le Rabbin Chalom

Concernant la 57578

Je suis tout à fait d'accord avec vous.

Mais quand nous parlons de goya et de ce qu'il est indiqué dans le livre de Ruth, Ruth était elle-même convertie.
Alors bien-sûr, une relation mixte est en soi interdite,
MAIS
Si la goya a une âme juive, ce n'est pas elle qui a décidé d'être dans son corps,
Peut-être alors que cette relation lui permettra de (se) réaliser, d'éclairer à sa manière le candélabre de son âme...

élève en conversion, c'est déjà difficile de faire admettre mon choix à mes proches, imaginez qu'est-ce que ça serait en formant un couple mixte avec des enfants...
Alors, ces femmes, peut-être qu'elles préparent Shabbat avec foi, repassent les chemises à leur époux et les réveillent pour qu'ils soient à l'heure à l'office, car leur âme est profonde.
Ce qu'on ne retient, ce n'est que : couple mixte.

Or, le sens même de mixité doit être plus profond. Diamétralement opposé serait plus approprié. Si ces 2 âmes se sont rencontrées, et ont eu des enfants, ce n'est pas dû au hasard. Et ce n'est pas l'individu qui tient les ficelles...

Jacques Kohn z''l
Dimanche 12 juin 2011 - 23:52

Je suis loin de partager votre opinion, mais comme l’a écrit Voltaire, « je défendrai mes opinions jusqu'à ma mort, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez défendre les vôtres ».