Conversation 20692 - L'etude pour l'etude

davmou
Samedi 4 décembre 2004 - 23:00

Dans les Pirkei Avot, on parle de 2 niveaux dans l'etude de la Torah: celui qui etudie pour enseigner et celui qui etudie pour faire et pratiquer. Et, on voit que ce second niveau est superieur au 1er car celui qui etudie pour pratiquer, on lui donne la possibilité d'etudier....et de faire.
Cependant, il subsiste un probleme majeur. En effet, meme celui qui etudie pour pratiquer (et dc qui a atteint le second niveau de l'etude) n'a pas atteint le veritable niveau de l'etude de la Torah. En effet, son etude est orienté dans un objectif de faire les Mitsvot; c'est donc un moyen pour accomplir les mitsvot car si on ne connait pas les lois, on ne peut pas pratiquer. Ce type d'etude est donc une sorte de E'hcher Mitsva de meme que les femmes sont 'hayavot d'etudier les mitsvot qui les concernent. Cette etude n'est dc pas lichma etant donné que sa motivation n'est pas tant d'etudier mais plutot de se renseigner pour accomplir les Mitsvot. Et ce a tel point que si une mitsva ne nous concerne plus tel que les sacrifices ou les teroumot, alors on ne l'etudierait pas etant donné que ce n'est pas "Al Menat Laassot".
Ainsi, ces 2 niveaux de l'etude cité ds la Michna ne sont pas Lichma et sont plutot un moyen pour arriver soit a l'enseignement, soit a la pratique! Ainsi, pourquoi la Michna ne parle pas du 3eme niveau de l'etude qui est le niveau le plus elevé et qui consiste à etudier la Torah uniquement pour l'etude elle meme, comme le precise le beit halevi dans son explication de naasséi venichma ? Etant donné qu'il y a une Mitsva de l'etude de la torah, a part entiere (velimadtem otam), et qui ne depend pas d'un accomplissement!

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 12 décembre 2004 - 23:00

1. "Velimadtem" ne signifie pas étudier mais enseigner.
2. Etudier la Thora "lshma" ne signifie absolument pas une étude désintéressée du type "l'art pour l'art". Le rav Ashlag explique qu'étudier "lishma" signifie "lishmah shel Thora", c'est-à-dire d'une manière telle que le nom de la Thora se dévoile ; or la Thora est appelée Thorat Hayyim, Thora de vie, il s'agit donc d'étudier de telle manière que - si j'ose dire - la Thora mérite son nom. Une telle étude vivifie celui qui l'accomplit, et ne se contente pas d'exciter son intellect.
3. Dans cette perspective, il faut comprendre que "étudier pour faire" ("halomed al menat laassot") ne signifie pas seulement "pratiquer les mitsvoth". Laassot a toujours le sens de "létaqen" - asher bara Elohim - laassot. Il s'agir donc de la finalité ultime du projet du Créateur ; et celui qui étudie pour réaliser ce projet est bien au-dessus de ce que vous appelez le 3ème niveau.

davmou
Mardi 14 décembre 2004 - 23:00

20692
Tout d'abord, merci pour votre reponse. Neanmoins, j'ai qd meme un probleme dans votre explication.
En 1er lieu, quand vous dites "lichma chel torah" cela signifie que l'etude doit etre "pour le nom de la Torah" c'est a dire pour le nom de l'etude elle meme et dc dans une intention et un but de Torah et d'etude ce qui revient absoluement à ce que j'ai dit. D'autre part, concernant votre 3eme partie, pourtant le beit halevi, parachat Michpatim daf 155 dibour amat'him "Vayka'h sefer haberit" concernant naassei venichma dit que l'etude pour (lechem) l'etude correspond au niveau le plus elevé de l'etude et il dit clairement que l'etude michoum assiya et dc meme michoum metaken correspondant au niveau du naassé (en ramenant le zohar) est moins elevé que l'etude pour l'etude (correspondant au niveau de venichma).
D'apres cela, ma question revient. Pourquoi la Michna ne cite-t-elle pas ce 3eme niveau de l'etude qui est bien plus elevé que le niveau de l'etude pour faire etant donné que ds ce cas, l'etude n'est qu'un moyen (e'hcher mitsva) en vue de faire ou meme de realiser la finalité du monde et de reparer.
Kol Touv

Rav Elyakim Simsovic
Vendredi 17 décembre 2004 - 23:00

Désolé, je ne pourrais que me répéter. Il faudrait que je lise le texte du Brit Halévy en entier, mais vu comme ça, je ne suis pas sûr de le comprendre.
Et aussi, il semble bien que l'objection doive lui être faite à lui et pas à la michna. Jusqu'à nouvel ordre, les Tanaïm sont supérieurs aux Aharonim.

davmou
Samedi 18 décembre 2004 - 23:00

20899
Je ne pense tout de meme pas que le beit halevy ignorait ou etait en desaccord avec la michna de avot surtout une michna aussi connue que celle-ci. Il doit surement y avoir une explication pour concilier les 2. Mais peut etre que la Michna ne parle tout simplement pas de ce 3eme niveau. Pour quelle raison? On peut peut etre dire parce que justement, etant donné que la Michna s'adresse à chacun d'entre nous et que le 3eme niveau de l'etude pour l'etude est un niveau vraiment tres elevé (correspondant au venichma du naasséi venichma car naassé c'est l'etude pour faire (nichma=etude venaasei= pour faire) et nichma c'est le niveau de l'etude pour l'etude). Et que ce niveau n'est accessible que pour une minorité de personne; alors c'est peut etre pour cela que la Michna n'evoque pas ce niveau de l'etude car la Michna s'adresse à chacun d'entre nous et nous est accessible. Enfin, c'est une tentative de reponse.
Chavoua Tov

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 23 décembre 2004 - 23:00

Pas plausible, puisque l'enseignement : "il faut dans tous les cas oeuvrer dans la Thora et les mitzvoth même si ce n'est pas "lichma", car du dedans de cette situation de "pas lichma" on en arrivera au "lichma" concerne tout le monde.
Donc le principe de la supériorité de la Thora lichma est un principe "grand public".
Si la michna ne parle pas d'un troisième niveau, c'est peut-être qu'il n'y en a pas ?
J'avoue d'ailleurs que l'idée d'une étude qui pour être authentique devrait être gratuite me semble parfaitement en contradiction avec la sensibilité de la Thora. Je penche plutôt pour une tout autre direction.
C'est que l'étude qui n'aurait que la connaissance pour objet (lilmod oulelamed, étudier et enseigner) est un niveau déjà louable mais insuffisant. Pourquoi ? Parce qu'il coupe la tête de l'homme du reste de son être. Alors qu'une étude dont la protée concerne aussi le monde réel (laassot) reconstitue l'unité de la personne et implique donc tous les niveaux à la fois (lilmod oulelamed, lichmor velassot - étudier et enseigner, préserver et réaliser).

davmou
Jeudi 20 janvier 2005 - 23:00

20953
D'accord, si l'on admet que l'etude Lichma est un principe grand public et dc que la Michna aurait du alors le mentionner, on peut alors donner une autre explication: c'est que tout simplement la Michna énonce la consequence de differents types d'etude à savoir : on lui donne la possibilité d'etudier et d'enseigner ou d'etudier, d'enseigner, d'observer et de faire. Or ds le cas d'une etude pour l'etude, la seule et unique consequence de cette etude est qu'on lui donnera la possibilité que d'etudier et non d'enseigner et de faire. C'est pour cela que la Michna ds Avot ne l'a pas mentionner. Alors, me direz-vous que cela signifie donc que ce type d'etude (a la brisker) est beaucoup moins elevé que les autres types d'etude, d'autant que comme vous l'avez remarqué, cette etude coupe la tete de l'homme du reste de son être. Néanmoins, il est possible de répondre en disant que précisement c'est tout cela qui fait d'un tel type d'etude, une etude extremement élevé car cette étude est d'un niveau lié essentiellement aux mo'hin ('hohma bina daat) et ce niveau de l'etude reste donc ds la partie la plus élevé de l'homme au niveau des sefirot sans descendre aux niveaux des sentiments ('hessed, guevoura...) qui sont lié justement à l'action et qui correspondent à un niveau inférieur. Cette étude reste donc dans sa partie la plus authentique; alors que l'etude lié à l'action est une étude qui est déja arrivé au niveau du monde matériel.
Mais alors, la question serait: pourtant tout le but de ce monde est d'élever la matiere en la sanctifiant et donc de faire descendre l'etude au niveau de ce monde concret comme cela est repris dans la Hassidout! Ceci est vrai or, au moment de matane torah, les bnei israel etant à un niveau qui depassait completement ce monde, ont pu dire naassei venichma et donc ce type d'etude serait en qq sorte une etude du niveau des malha'him (ange) car Hachem a dit: qui a devoilé à mes enfants ce secret caché depuis maassei berechit? Il s'agit donc d'un niveau tres elevé ds le sens de spirituel et completement au dela de la nature à tel point que la Michna n'a pas pu le mentionner mais qui ne correspond cependant pas à la finalité de ce monde qui est au contraire d'imprégner la materialité de sainteté.
J'espere que ce que je viens de dire est vrai (pour justifier l'enseignement du beit halevy) sinon que D.ieu me pardonne

Rav Elyakim Simsovic
Mardi 25 janvier 2005 - 23:00

Je ne peux pas discuter avec des hypothèses.
La partie de votre analyse faisant référence à des données de la Qabbala n'est pas tout à fait pertinente ; en effet, il faut aussi tenir compte du fait que ce qui est le plus bas dans la réalité de notre monde concret est ce qui est le plus haut à la racine (sof maasse bemahashava tehila).
Je ne crois pas qu'il soit possible de dire encore quelque chose de nouveau à ce sujet.