Conversation 322 - Pourquoi réciter un Moussaf des fêtes?

Anonyme
Samedi 22 juin 2002 - 23:00

CHABBAT HAG OU CHABBAT HOL AMOED NOUS LISONS LE MOUSSAF DE HAG ET AJOUTONS BEYOM ACHABBAT AZE ETC.... POURQUOI NE PAS RECITER LE MOUSSAF DE CHABBAT NORMAL ET AJOUTER ET YOM HAG AZE ?
JE PART DU PRINCIPE DE TADIR VELO TADIR TADIR KODEM.

Rav Shmuel Franck
Mercredi 3 juillet 2002 - 23:00

Votre question est très pertinente.
L’ajout de la mention du chabat dans la prière de Moussaf a pour origine une Guemara dans Betsa (17 a) qui nous dit : « Chabat qui tombe un Roch Hodech ou a Hol Hamoed… à Moussaf, on commence par chabat et on fini par chabat, en mentionnant la fête au milieu… »
Rachi et Tossefots rajoutent que l’on conclue par la beraha comme l’a dit Rabi précédemment : « Barouh…Mekadech Hachabat Veisrael Vehazemanim (Verache Hodachim) ».
Suivant cette Guemara, l’essentiel pour la Halakha est de mentionner les deux événements dans la prière de Moussaf : la fête et le chabat.
Il est vrai comme vous l’avez mentionné que l’on aurait pu prendre le Moussaf du début et introduire le rappel de la fête ; à posteriori on serait quitte (cf. Michna Broura Siman 425, 53 – (15))
Par le seul fait que la Guemara ait dit : « … on commence par Chabat et on fini par Chabat… », le beth Yossef (Siman 490) comprend que l’on devra rappeler d’abord dans le Moussaf le Chabat : « Vatitene Lanou Ete Yom Hachabat… ensuite on mentionnera la fête ou le Roch Hodech: « … Véète Yom Hag … Hazé » et l’on conclura de nouveau par le Chabat : « … Ismehou Bemalhouteha… », puis l’on conclura par la Beraha selon Rabi.
Et alors le principe de Tadir Vecheene Tadir sera appliqué dans l’ordre de la prière elle-même.
On peut rajouter à cette explication Halahique, une autre dimension.
On sait que les prières viennent en parallèle aux sacrifices du jour. La prière de Moussaf vient donc « substituer » le Korban Moussaf du jour. C’est pour cela que lorsque vient une fête le jour du Chabat, on veut mettre en évidence la fête célébrée ce jour là, et le Korban exceptionnel qui l’accompagnait. C’est peut être aussi pour cela qu’on a mis en évidence dans la prière de Moussaf le jour le « plus » exceptionnel…
Bibraha Shmouel Franck