Conversation 53656 - Jonas et le ricin

Le Gaon de Vilna développe une interprétation allégorique du livre de Jonas. Lorsque celui-ci quitte Ninive, cela veut dire qu’il abandonne le monde et ses affaires matérielles pour se consacrer exclusivement à l’étude de la Tora. Il étudie celle-ci à l’ombre, en se soustrayant au soleil, symbole des plaisirs frivoles.

Le ricin suscité par Hachem représente le monde à venir qu’Il promet au prophète. Mais l’âme de celui-ci se persuade qu’il veut dire que c’est sa vie terrestre qui va devenir heureuse.

Aussi Hachem flétrit-Il cet arbuste, au désespoir de Jonas. Celui-ci n’avait plus en effet pour richesses que ses biens matériels. Privé de ceux-ci, il n’attend plus rien de l’existence. Hachem lui rappelle alors qu’il a été comblé de ressources pour l’obtention desquelles il n’avait fourni aucun effort. Elles lui ont été reprises aussi spontanément qu’elles lui avaient été données.

Reste la promesse du pardon divin : Comment Hachem n’aurait-Il pas pitié de l’ensemble de l’humanité, symbolisée par la « grande ville » [de Ninive] ?

Selon les commentateurs (Ibn Ezra, Radaq, Metsoudath David et Malbim), ce qui consterne Jonas, c’est le pardon accordé par Hachem aux habitants de Ninive, qui se sont repentis, tandis qu’Israël, qui n’a pas fait techouva, s’expose à de sévères punitions.

C’est uniquement pour inciter Israël au repentir que le prophète Jonas a été mandaté par Hachem. Et si le texte parle de Ninive, c’est parce que l’Assyrie (dont cette ville était la capitale) a été choisie pour exercer sur nous la colère divine. Aussi Hachem a-t-Il voulu l’inciter à la techouva afin de la préparer à l’exécution de Ses projets (d’après Malbim).