Conversation 5554 - Mon pdg est-il divin?

Anonyme
Jeudi 3 avril 2003 - 23:00

Chers Rabbanim,

J'aurais besoin, une fois de plus, de votre avis éclairé.

Je discutais du monde des entreprises avec une personne, et elle m'a confié son point de vue : selon elle, le fait de refuser l'autorité d'un supérieur hiérarchique (pour des raisons qui peuvent être extrêmement diverses, d'ailleurs) n'est ni plus ni moins qu'un manque de emounah et qu'un excès de ga'avah. Pourquoi cela ? Parce que le patron est l'autorité qu'à placé Hakadoch Baroukh Hou à cet endroit, sans laquelle le monde ne pourrait tenir. Aussi en ne s'y soumettant pas, on rejette le rôle qu'à confié Hachem à cette autorité, tout en se croyant meilleur qu'elle.

Je trouve son opinion très intéressante, quoique peu commune, mais quelque chose me dérange sans que j'arrive à déterminer quoi au juste. Peut-être pourriez-vous me donner le regard que porte la Torah sur la question ? Cela m'aiderait sans doute énormément.

Berakha vehatsla'ha

Rav Elyakim Simsovic
Mardi 8 avril 2003 - 23:00

Et vive la tyrannie ! Merci, patron !

Je crois qu'il y a confusion : l'employé a des obligations à l'égard de l'employeur dans l'accomplissement de la tâche pour laquelle il a été engagé et pour laquelle il perçoit un salaire, afin que ce salaire ne soit pas volé. D'autre part, l'employeur a aussi des obligations à l'égard de l'employé et pas seulement de lui verser un salaire. C'est donc une situation contractuelle avec tout ce qui en découle, y compris les risques d'abus. Il y a alors une obligation de révolte (ça s'appelle le droit de grève).

Je pense qu'on peut dire que c'est le monde de l'Egypte qui est structuré selon une hiérarchie d'autorités (appelées dans la Thora "chevall et cavalier") et non celui d'Israël. C'est l'autorité royale seule qu'on n'a pas le droit de bafouer sous peine de mort et cela pourrait faire l'objet de développements pour lesquels le temps me manque et qui dépassent d'ailleurs le cadre de cette question. Autrement, c'est la loi de la Thora et non celle du patron qui est la loi ; en l'occurrence, la Thora permet les contrats de gré à gré. Et le tribunal rabbinique peut avoir à connaître de clauses abusives ou léonines qui sont nulles et non avenues, ainsi que de ruptures de contrats et autres litiges entre employés et employeurs.

Non, je ne dirais pas que le patron est Dieu sur terre, ni même seul maître à bord après Dieu.