Conversation 6184 - L'étude et le développement personnel

Anonyme
Mercredi 30 avril 2003 - 23:00

J'ai eu l'occasion de remarquer à plusieurs reprises,des personnes(philosophes,écrivains,politiciens,psychologues...) juives ou non juives,qui meme n'entretenant aucun lien avec la torah,étaient dotées de facultées extaordinaires:certaines,d'une intelligence et d'une force de réfléxion et d'analyse des plus profondes,d'autres possédant des midot particuliérement enviable!
je me pose alors la question:que vient nous rajouter la torah!?
je suis d'accord pour dire que la torah vient nous enseigner le lien que nous avons et devons entretenir avec D...,mais en ce qui concerne tous les autres domaines:developementpersonel,éducation,mariage,travail...,la torah est-elle réelement primordial a notre réussite?
si la réponse est positive,devons nous accorder une place aux sciences profanes de telles maniére quelles viennent enrichir notre vie ou mieux vaut concentrer tout notre temps à l'étude de la torah?
J'éspére que la question est assez clair,sinon n'hésitez pas à me le faire savoir!
merci pour votre réponse!

Rav S.D. Botshko
Mardi 13 mai 2003 - 23:00

Vous soulevez deux problèmes:
Le permier, le fait que certaines personnes qui ne respectent pas les Mitsvot ont meilleur caractère et se conduisent mieux que des personnes qui étudient la Torah. A quoi sert alors la Torah?
Le deuxième. Est-il autorisé d'étudier les sciences profanes sur le compte de l'étude de la Torah.

Première question.
a) Il est certain que si vous comparez un religieux voyou à un non religieux irréprochable qu'il y a des raisons de s'interroger. Mais ceci n'est pas honnête. Il faut comparer des populations. Il ne fait pas de doute que la police a beaucoup moins de travail dans les milieux religieux ou orthodoxe que dans la population générale. Je crois qu'à ce jour il n'y a pas de poste de police à Bené Berak, très grande ville, mais qui a la particularité d'être une ville religieuse. Mentionnons ici le très regretté Grand Rabbin Hazan qui nous a quitté il y a quelque temps. Il était Rabbin des prisons et il a, à ce titre, organisé au sein des prisons des activités centrées autour de l'étude de la Torah et de la pratique des Mitsvot pour les prisonniers. Un grand nombre d'entre eux ont fait Techouva. L'Etat a soutenu son activité parce qu'elle a constaté que les récidivistes étaient beaucoup plus rare chez ces repentis que dans la population en générale.
b) Au niveau de l'individu, il est tout à fait possible qu'un homme ait des valeurs remarquables sans être religieux. La difficulté essentielle est dans la capacité de transmettre ces valeurs. En effet, ces valeurs ne sont pas seulement fruit d'un caractère bon dont la personne aurait bénéficié, mais d'une éducation véritable. C'est dans le monde de la Torah que le moussar, la morale est véritablement sujet d'études et chacun avance aussi par rapport à son point de départ.
c) Un religieux qui n'est pas droit n'est pas plus religieux qu'un non religieux honnête. Les qualités humaines font partie intégrante de la Torah. Le religieux dépourvu de ces valeurs n'est qu'un homme ordinaire déguisé en religieux.
d) Tout comme Hachem a créé la Torah, Il a créé l'homme et Il l'a créé à Son Image. Aussi, ll a en lui une conscience des valeurs qui sont identiques à celle de la Torah. Ce qui est dangereux, c'est que sans la Torah, il est très difficile de faire la part des choses lorsque des valeurs viennent en conflit. La morale naturelle est souvent aveugle. Par exemple, une mère très soucieuse de ses enfants peut les "étouffer" par amour. La pitié, elle aussi peut être dangereuse; elle entraîne parfois de ne pas mettre hors d'état de nuire des hommes dangereux. C'est la Torah qui préconise le juste dosage.
e) Mais surtout la Torah est pour nous la vie. Ce n'est pas seulement un mode de vie, mais c'est le sens même de notre existence.
f) La Torah exige de l'homme un comportement saint. Les exigences de la Torah dépassent celles exigées du commun des mortels. Nos Grands Rabbanim, nos Saints sont les exemples que nous devons suivre. Leur dimension n'est pas comparable à celles rencontrées chez des hommes "bien".

Nous nous sommes suffisamment allongés sur cette question. La deuxième demande également un long développement. Ici, nous allons nous contenter d'expliquer la différence entre la Torah et les sciences.
La Torah est une création de D-ieu et le monde est une création de D-ieu. La science nous permet de comprendre comment fonctionne ce monde créé par Hachem et la Torah nous en donne le sens. Le monde est profane, mais a un potentiel de sainteté. La Torah est Sainte puisque c'est la Parole d'Hachem. Avec la Torah nous devons sanctifier le monde créé par Hachem.

Plus de développement pour une prochaine occasion

chezyoni
Jeudi 8 juillet 2004 - 23:00

Pouvez vous developper la 2eme partie de la question 6184 ?
Merci par avance.

Rav S.D. Botshko
Dimanche 26 septembre 2004 - 23:00

A-t-on le droit d'étudier des sciences profanes?

Oui, il est permis d'étudier des sciences profanes, avec comme réserve que l'on est conscient que les sciences expliquent le fonctionnement du monde, le comment des choses. Le sens de notre action dans ce monde, l'éthique et la morale, eux se trouvent dans la Thora et les enseignements de nos sages.

Maïmonides explique même qu'il a coutume d'expliquer les magnifiences de la nature telle que les sciences nous dévoilent afin que ces auditeurs prennent conscience de la Grandeur du Créateur. (Lois des Fondements de la Thora).

La guemara, elle-m^me est emplie de pages qui traitent des scoiences telles qu'elles étaient connues à l'époque du Talmud.

Toutefois la Guemara ne permet pas d'étudier la culture grecque. La raison de cette interdiction tient au fait que cette culture n'est pas une science, mais une philosophie du monde qui va à l'encontre de celle enseignée par la Thora.

Bien entendu, plusieurs domaines des sciences peuvent poser des interrogations au croyant. Il faut alors apprendre à se mesurer à ces 'contradictions apparentes". Pour cela, il est paarticulièrement important qu'il y ait des Talmidé Hakhamim qui ont des connaissances scientifiques suffisament sérieuses pour qu'ils puissent apporter des réponses à ces interrogations.

Pour terminer, rappelons que très nombreux sont les grands sages de toutes les époques qui avaient des connaissances sérieuses et étendues dans tous les domaines des sciences. Ils sont pour nous des exemples.