Conversation 68868 - Bechala'h et ses questions

t1000
Jeudi 25 avril 2013 - 23:00

Bonjour,

Je pose cette question dans Cheela 48 car j'ai un bug sur mon ordi (impossible de poster une question autrement).

Autrement dit, vous pouvez la déclasser ;)))

J'aurais 3 questions sur la paracha Bechallah :
1- Quand les bné Israël se sont plaint pour l'eau, le texte dit qu'en attendant le miracle du rocher Hachem les éprouva et "les occupa" (je n'ai pas le texte exact en tête). Rachi commente en mentionnant qu'Hachem les a occupé en leur donnant des parachiot pour l'étude tels que dinim, para adouma et chabbath. Comment ça se fait que plus loin, les bné Israël demandent pourquoi le 6ème jour il faut ramasser 2 omer de mane par tête ? Rachi explique qu'ils ne savaient pas que c'était Chabbath car Moshé ne leur a pas encore transmit l'enseignement. Pourtant avant, le texte mentionne bien qu'Hachem occupa "le peuple" dans l'étude non pas Moshé seulement, et cette étude concernait aussi Chabbath. Ne savaient-ils donc pas que c'était chabbath ?

2- La fin de la paracha, lorsqu'on parle d'amalek, il manque un "alef" au mot "kissé" et 2 lettres au nom divin, le texte ne garde que le "youd" et le "hé" et se lit donc "Ya". Rachi explique que le nom et le trône d'Hachem ne sera pas complet que lorsque le souvenir d'amalek aura disparu. Si Rachi explique ce "Ya" de cette sorte, pourquoi ne l'explique-t-il pas avant dans le cantique de l'ouverture de la mer où il est dit "Ozi vézimrat Ya" où "Ya" s'écrit de la même manière (youd et hé) ?

3- Lors du cantique de la mer rouge Rachi nous explique que des servantes ont vu ce que les prophètes ne voient pas.
Qu'ont-elles vu exactement ?

En vous remerciant.

Nathaniel Zerbib
Jeudi 9 janvier 2014 - 15:12

Chalom,

1.Je me dois de vous corriger : le 6e jour, les bné Israel n'ont pas demandé pourquoi il faut ramasser 2 omer de mane par tête mais au contraire, l'ont fait de manière spontanée sans que quiconque le leur ai demandé.Par contre, les anciens, croyant que cet acte soit non-justifié, le rapporterent a Moshe et en consequence,D. lui devoile que c'etait Sa volonte.A la question de savoir comment se fait-il qu'ils ne le savaient pas, Rachi lui même y répond (comment avez-vous pu le manquer...) : "nous apprenons de la qu'il ne leur avait pas encore enseigne la mitsva du Chabbat jusqu’à ce qu'ils le lui demandent"

2. Je n'ai pas vraiment de reponse certaine. Je peux essayer de proposer 2 reponses:
a. L'emploi de ce mot et non pas le tetragramme est effectué pour les besoins de la Chira (rime, métrique poétique...)
b. Rachi precise bien que ni le siege ni le nom ne sont complets donc l'accent est mis sur le fait que les 2 mots se trouvent l'un a cote de l'autre de maniere partielle.

3. Ah, si nous le savions...
Cependant, on peut expliquer que durant la Chira, le peuple avait une dimension particulière laquelle chacun exprimait le reflet de son ame dans une dimension collective , donc meme la servante qui en general est a un niveau tres bas dans l'echelle sociale et spirituelle etait a un niveau superieur au plus grand des prophetes de par le caractere particulier de cette prophetie qui puisait sa force dans le peuple tout entier.

Bivrakha.

bernardk
Dimanche 12 janvier 2014 - 23:00

Bonjour. J'ai lu votre réponse n°68868 sur Bechala'h et le niveau prophétique atteint par la servante. Je suis resté un peu sur ma faim car il faudrait approfondir la réponse. Personnellement, j'ai toujours été troublé par ce Midrach disant que lors de la traversée de la Mer Rouge la plus humble des servantes avait dépassé le niveau prophétique d’Ézéchiel. Faut-il prendre ce midrach à la lettre ? Ezechiel nous a laissé une œuvre impressionnante , à la différence de cette servante. J'ai l'impression que pour la servante, ce niveau extraordinaire ne persista qu'un très bref instant et qu'après la fin du miracle du passage de la Mer Rouge, la servante retourna à sa médiocrité initiale. Qu'en pensez- vous ? Merci de votre aide à la compréhension de ce Midrach difficile, trop souvent cité naïvement par des gens qui n'en cherchent pas la signification profonde.

Nathaniel Zerbib
Dimanche 20 avril 2014 - 03:51

Chalom,

Vous avez tout a fait raison.

Il existe deux sortes de prophéties: celle des prophètes "classiques", survenant après des années de préparation et de travail spirituel et intellectuel et celle qui surgit durant la traversée de la mer rouge ou même la servante eut le mérite de vivre une expérience prophétique, fruit quasi-inévitable de la grandeur de l’événement. Cette dernière était d'ailleurs d'un niveau supérieur a celle des prophètes en cela que la vision était limpide et pouvait être pointée du doigt, comme le précise le verset "Ze Eli Veanveou" (Chemot 15,2).
Cependant, comme vous le faites très justement remarqué, cet état fut éphémère et s'interrompit juste après. Les épisodes qui suivent l'ouverture de la mer Rouge ne sont que des plaintes envers Moche qui reflètent un manque de foi en D. jusqu’à la formulation de manière explicite: "D. réside t-il parmi nous ou non?" (Ibid 17,7).

Bevirkat Moed Tov Oumevorakh.