Conversation 70511 - La souffrance, pour quoi faire?

Hofechekoulotora
Dimanche 21 juillet 2013 - 23:00

Bonjour rav
Je suis un de vos eleves du hofesh cet ete ...
Je voullais vous poser une question qui me tient a coeur :
Pourquoi Dieu a til fait un monde cruel ?? je m explique, dans notre vie on est tous amene a soffrir tant au niveau moral que physique. Que ce soit par la mort ou autre chose on sait tous que la vie reserve parfois de mauvaises surprises. Pourquoi doit-on tuer pour se nourrir, parfois marcher sur les autres pour reussir ?? On dit que Dieu a creer le monde par amour pour l homme et pour le servir alors pourquoi avoir creer la souffrance ??
Merci d avances

Rav S.D. Botshko
Mercredi 27 juillet 2016 - 11:08

Je vouis apporte ici un commentaire sur la parache de pinhan qui touche à votre question

Le verset de la semaine
Pinhas
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La paracha se termine par la liste détaillée des sacrifices qui auraient à être apportés au Temple de Jérusalem.
À chacune des fêtes un bouc expiatoire devait être offert. Cela exprime l’idée que lors des moments de fêtes où la nourriture est abondante et l’alcool coule à flot, il y a risque que l’homme se laisse aller. Ce sacrifice apporté au nom de tout Israël vient nous rappeler que les festivités de la fête ne doivent pas nous faire oublier son sens spirituel.
À la Néoménie – roch ‘hodèche, jour où commence chaque nouveau mois (ce mot savant signifie « la nouvelle lune) – il faut également apporter un bouc expiatoire, mais la forme du verset comporte une anomalie. Lisons le verset :
« Et un bouc pour l’expiation pour Dieu » (Nombres XXVIII, 15)
Les habitudes de lecture agissent et, de manière quasi automatique, le lecteur « corrige » l’anomalie et comprend : il faudra offrir un bouc pour Hachem pour l’expiation des fautes de l’homme.
Mais ce n’est pas ainsi que l’ont compris les sages d’Israël. Ils ont expliqué que ce bouc la vient expier la faute de Dieu. Laquelle ? La description détaillée serait ici trop longue. Résumons : un verset de la Genèse (I, 16) nous informe que Dieu a créé deux grands luminaires, le soleil et la lune, pour nous dire immédiatement après : le grand luminaire pour la souveraineté du jour et le petit luminaire pour la souveraineté de la nuit. Égaux d’abord, une inégalité est ensuite apparue entre les deux luminaires, inégalité dont Dieu, en quelque sorte, est responsable. Au jour du renouvellement de la lune, Dieu nous demande d’apporter pour Lui un sacrifice pour expier cette inégalité.
Que signifie donc cet étrange commentaire ?
Il vient répondre au questionnement de tout observateur de la vie dans ce monde. Que d’injustices ! Les uns rient, d’autres pleurent, certains naissent riches et d’autres naissent pauvres, il y a des bien portant et des malades et la liste des inégalités est encore longue. Pourquoi ?
Et la réponse, quoique très simple, est malgré tout dure à entendre. Le « jeu » de la vie est générateur d’inégalités. Ce n’est pas que Dieu le veuille, puisqu’Il veut le bien pour tous et pour chacun. Mais Il a confié le monde aux hommes et Il attend d’eux qu’ils le prennent en charge et qu’ils corrigent par leur effort les injustices qui y règnent. Dieu n’a pas créé les inégalités comme telles, mais Il a créé un monde où elles sont possibles. C’est l’action de l’homme dans ce monde qui peut viser à faire faire rire ceux qui pleurent, soutenir les pauvres et guérir les malades.
Si le monde était d’emblée parfait et l’homme sans soucis, il serait à jamais privé de la possibilité d’être l’associé de Dieu dans sa propre création. Son existence pourrait sembler heureuse, mais il serait dans la situation d’un honnête homme ayant reçu un prêt qu’il serait à jamais dans l’impossibilité de rembourser et, parce qu’honnête, il en éprouverait donc à jamais l’intolérable souffrance.
Hachem a fait de chacun d’entre nous son associé pour le salut de l’univers.

Hofechekoulotora
Dimanche 25 août 2013 - 23:00

Bonjour rav
Je suis un de vos eleves du hofesh cet ete ...
Je voullais vous poser une question qui me tient a coeur :
Pourquoi Dieu a til fait un monde cruel ?? je m explique, dans notre vie on est tous amene a soffrir tant au niveau moral que physique. Que ce soit par la mort ou autre chose on sait tous que la vie reserve parfois de mauvaises surprises. Pourquoi doit-on tuer pour se nourrir, parfois marcher sur les autres pour reussir ?? On dit que Dieu a creer le monde par amour pour l homme et pour le servir alors pourquoi avoir creer la souffrance ??
Merci d avances
Bonjour rav,
Je ne voudrais pas vous presser mais cela fait plus d'un mois que je vous ai posé la question 70511 et je n'ai toujours pas de reponse. Je suis tres impatient de la recevoir :-)
Merci d'avanve

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Rav Nahum Botshko
Mercredi 4 septembre 2013 - 02:58

Chalom

Ci-joint un article sur la Parachat Berechit qui peut etre vous repondra

"…et voici que c’était très bon"
La description de ce qu’on désigne communément par la « création du monde » se trouve répartie sur six jours ; à la fin de certains d’entre eux il est dit « et Dieu vit que c’était bon ». Et au terme de l’œuvre : « et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici que c’était très bon. »
Ce verset à donné lieu à de nombreux midrachim. A simple lecture, il semble que l’expression « très bon » est de nature positive. Mais plusieurs d’entre les midrachim ont donné ici une explication contraire. En voici quelques exemples (Béréchit Rabba IX, 5-7) : « rav Chmouel bar Nahman a enseigné au nom de rabbi Méir – « voici que c’était très bon », voici que la mort est bonne.
Rabbi Nahman bar Chmouel au nom de rav Chmouel bar Nahman a dit :
« Voici que c’est bon », c’est le penchant au bien. « Voici que c’est très bon », c’est le penchant au mal.
Rav Houna a dit : « Voici que c’est bon », c’est la mesure de bien. « Voici que c’est très bon », c’est la mesure des souffrances.
Rav Chmouel bar Abba a dit : « Voici que c’est bon », c’est la mesure de bien. « Voici que c’est très bon », c’est la mesure des châtiments.
Et c’est apparemment chose curieuse que tant de commentaires traditionnels expliquent l’expression « très bon » dans un sens négatif.
Rabbi Mochè Hayim Luzzatto dans son ouvrage Daat Tévounoth (§124) compte cinq raisons pour lesquelles l’homme rencontre des difficultés, des épreuves, des souffrances et des choses pénibles :
1. Concrétisation de la lumière de la plénitude : ce n’est que dans une réalité où règne l’obscurité qu’il est possible de connaître et d’estimer la supériorité de la lumière, comme la réconciliation après la dispute ou la paix après la guerre.
2. La mise en évidence de l’Unité : la plénitude appartient au seul Créateur ; en dehors de lui, règnent corruptions et le mal.
3. La rétribution de qui surmonte les épreuves.
4. Celui qui choisit le bien et repousse le mal rédime la création par ses actes et devient l’associé de Dieu dans le monde.
5. Le renforcement de la confiance chez les hommes justes et droits qui restent fermes dans l’épreuve du voilement du Visage dans le monde et dont la foi est constante. Surmonter l’épreuve de la foi contre tous les écrans et difficultés renforce les justes. De même que la foi d’Abraham notre père qui reçut l’ordre d’aller au pays de Canaan avec l’assurance qu’elle lui reviendrait et y réussirait, et voici que lorsqu’il y arrive il se trouve obligé d’en repartir à cause de la famine qui y sévit. Abraham a surmonté l’épreuve et s’en est trouvé plus fort – « le juste vivra en sa foi ».
D’après cela, les raisons pour lesquelles les midrachim expliquent « très bon » comme se référant aux souffrances et aux problèmes deviennent claires. L’homme croît et se renforce par les épreuves et les difficultés, de même que l’enfant apprend à marcher grâce à chacune de ses chutes.
Chacun d’entre nous, s’il observe les problèmes qu’il a traversé durant sa vie pourra constater que même les cas qui au moment où il les vivait lui ont paru particulièrement durs, le fait même de s’y confronter, lui ont été profitables et qu’il en est résulté de bonnes choses.
« et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici que c’était très bon » – c'est-à-dire que celui qui regarde la réalité avec des yeux divins voit les problèmes et les souffrances comme « très bonnes » ou qu’il en germera à l’avenir des choses très bonnes.

kol touv