Conversation 84563 - Moshé connaissait-il le Ktav Ivri ou Achouri ?

Serge PASTORINI
Lundi 7 octobre 2019 - 13:09

Chalom Rav Samuel Elikan

1) Sur le thème de l'écriture originale utilisée pour la Torah, j’ai pris connaissance des conversations N° 15503, 59855, 76475 et la 72528 à laquelle vous avez longuement répondu, raison pour laquelle je vous adresse la présente conversation. Quelle que soit l’écriture utilisée (Ivri ou Achourite) pour la Torah, une question demeure : Moshé connaissait-il ces deux écritures et si non comment aurait-il pu écrire (au moins en partie) la Torah ? En effet, où et par qui a été éduqué Moshé ? Par les Égyptiens. Donc, pour quelles raisons aurait-il pris la peine de connaitre le Ktav Ivri ou le Ktav Achouri ?

2) On peut penser que Moshé a pu faire l’apprentissage de ces écritures entre le moment où il prend parti pour le peuple juif et le mont Sinaï où il écrit les deuxièmes tables (pas les premières qui sont l’œuvre de D.ieu). Mais quelle durée sépare ces deux dates ? Si cette durée est courte, cette hypothèse vous paraît-elle plausible ?

3) On dit que la meilleure preuve de ce que peuple juif ait « vu » D.ieu au mont Sinaï, tient à ce que cet événement soit relaté dans la Torah. En effet, si l’événement avait été un faux, une voix (au moins) se serait élevée parmi les juifs présents au mont pour dire : « Non, j’y étais et cela ne s’est pas passé ainsi ! ». De même, dans les premières générations qui ont succédé à l’événement, un descendant pouvait toujours questionner un « ancien » pour vérifier que l’événement avait bien eu lieu. La preuve du fait s’appuie donc une authentification réalisée par les 2 à 3 trois générations suivant immédiatement l’événement. Mais cette démonstration « repose » elle-même sur l’hypothèse que ces générations, pour pouvoir contester l’écriture de l’événement, devaient nécessairement avoir accès à cette écriture… Or, parmi les 3 millions de juifs présents au mont Sinaï, combien savaient lire (souvenons-nous qu’ils étaient pour l’essentiel esclaves avant leur départ d’Egypte et non des érudits ou des scribes…). Et quand bien même y aurait-il eu des esclaves « savants », connaissant l’Ivri ou l’Achouri, combien parmi eux disposaient en toute liberté d’une version écrite de la Torah ? Et d’ailleurs, à quelle date exacte cette Torah a-t-elle été disponible ? Est-ce possible que ce soit avant la mort de Moshé ? Peu probable… De plus, il a fallu du temps pour recopier cette Torah originale et l’on peut imaginer que les exemplaires peu nombreux (12 au plus, je crois ?) n’étaient pas consultables en libre-service. Si la mise à disposition (fût-elle-même orale, lors de lectures collectives) de ces 12 versions est postérieure à la 2e génération, la démonstration ne tient plus, car il n’y a plus aucun survivant à l’événement pour vérifier et contester l’exactitude des faits.

Respectueusement

Avec tous mes remerciements

Rav Samuel Elikan
Jeudi 12 décembre 2019 - 21:28

Shalom,

1)2) Je ne sais pas. Toutefois, on ne sait pas grand chose de la vie de Moshé entre son arrivée à Midian, dans sa jeunesse et ses 79 ans...

3) Je ne sais pas d'où vous tenez cet "on dit" ; en effet, je ne crois pas non plus que ce soit une bonne "preuve" (mais pour d'autres raisons que celles que vous évoquez). Quoi qu'il en soit, nous n'avons ni d'indication historique, ni textuelle, dans la Torah quant aux connaissances alphabétiques du Peuple d'Israël à la sortie d'Egypte.

Cordialement,