Conversation 40013 - Le « serviteur souffrant » d’Isaïe

sarah111
Samedi 29 décembre 2007 - 23:00

bonjour

j'aimerai savoir de qui parle le livre de Esaie, les chrétiens prétendent que ce sont des prophéties sur Jésus,je vous cite un passage :

Esaïe 53

53.1 Qui a cru à ce qui nous était annoncé? Qui a reconnu le bras de l'Éternel? 53.2 Il s'est élevé devant lui comme une faible plante, Comme un rejeton qui sort d'une terre desséchée; Il n'avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, Et son aspect n'avait rien pour nous plaire. 53.3 Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont on détourne le visage, Nous l'avons dédaigné, nous n'avons fait de lui aucun cas. 53.4 Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, C'est de nos douleurs qu'il s'est chargé; Et nous l'avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié. 53.5 Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. 53.6 Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie; Et l'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous. 53.7 Il a été maltraité et opprimé, Et il n'a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, A une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n'a point ouvert la bouche. 53.8 Il a été enlevé par l'angoisse et le châtiment; Et parmi ceux de sa génération, qui a cru Qu'il était retranché de la terre des vivants Et frappé pour les péchés de mon peuple? 53.9 On a mis son sépulcre parmi les méchants, Son tombeau avec le riche, Quoiqu'il n'eût point commis de violence Et qu'il n'y eût point de fraude dans sa bouche. 53.10 Il a plu à l'Éternel de le briser par la souffrance... Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours; Et l'oeuvre de l'Éternel prospérera entre ses mains. 53.11 A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards; Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d'hommes, Et il se chargera de leurs iniquités. 53.12 C'est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands; Il partagera le butin avec les puissants, Parce qu'il s'est livré lui-même à la mort, Et qu'il a été mis au nombre des malfaiteurs, Parce qu'il a porté les péchés de beaucoup d'hommes, Et qu'il a intercédé pour les coupables

pouvez vous me dire de qui parle ce passage ? merci de m'apporter plus d'informations sur cette question

merci pour votre aide

Jacques Kohn z''l
Lundi 31 décembre 2007 - 06:58

Il n’est pas de passage de la Bible qui ait provoqué d’aussi brûlantes controverses entre Chrétiens et Juifs que le thème du « Serviteur souffrant » (Isaïe 52, 13 à 53, 12).

Selon ce qu’a toujours affirmé la tradition juive, le « Serviteur souffrant » n’est autre que la nation d’Israël.

En fait, le chapitre 53 du livre d’Isaïe ne fait que continuer sur le thème du chapitre 52, qui décrit l’exil et la libération du peuple juif. Il est rédigé au singulier parce que les Juifs (« Israël ») sont considérés comme ne formant qu’une seule entité. Tout au long des textes bibliques, Israël est appelé à maintes reprises, au singulier, le « Serviteur de Dieu » (voir notamment Isaïe 43, 10). En fait, Isaïe ne déclare pas moins de onze fois dans les chapitres qui précèdent le cinquante-troisième que le Serviteur de Dieu est Israël. Si on le lit correctement, le chapitre sur le « Serviteur souffrant » désigne clairement, et parfois ironiquement, le peuple juif livré aux nations du monde, « maltraité et injurié, n’ouvrant pas la bouche, pareil à l’agneau qu’on mène à la boucherie » (verset 7).

Ces descriptions ont souvent été utilisées dans les textes pour décrire les souffrances du peuple juif (voir notamment Psaume 44, 10 et suivants : « Pourtant Tu nous as rejetés et humiliés, et Tu n’accompagnes plus nos armées. Tu nous fais reculer devant l’ennemi: ceux qui nous haïssent pillent à leur aise. Tu nous livres comme des troupeaux dont on se nourrit, et nous éparpilles parmi les nations… »).